Société

Repenser le réseau d’assainissement

«Tout est mouillé», sans doute pour faire contre mauvaise fortune bon coeur, de nombreux Azriouis trouvaient un malin plaisir à tenir des propos où perce l’ironie pour commenter l’état des quartiers suite aux pluies de ces derniers jours.
Exceptionnelles, les fortes pluies qui se sont abattues sur Azrou depuis lundi (environ 80mm), ont certes permis de rendre le sourire et l’espoir aux milliers d’agriculteurs de la région, mais aussi elles ont permis de lever le voile sur les flagrantes défaillances du réseau local de l’assainissement.
Dans les différents quartiers de la ville, c’est le même scénario ou presque : faute de curage et d’entretien en temps opportun, l’eau de pluie qui coulait à flots envahissait les routes et les chaussées causant, ici et là, des inondations menaçantes. Pour donner exemple : à la rue Tafilalet au quartier Kechla, une clinique et une école primaire ont été sérieusement menacées par le débordement d’un conduit des eaux usées dont le regard de visite a été bouché. Si on ajoute le relent irrespirable que dégage cet égout à ciel ouvert, il faudrait sans doute comprendre le cri d’indignation des habitants de ce quartier qui n’y vont pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de critiquer « l’irresponsabilité des gestionnaires de la ville». Même indignation aussi des habitants des quartiers de Arz III, Bouikour, Essaâda et Atlas. Dans ce dernier cas, le calvaire du collège du quartier illustre parfaitement la situation.
En effet, comme nous le confirme H.A, membre de l’Association des parents d’élèves du collège Ben Smim, «chaque goutte de pluie constitue pour nos enfants un danger permanent». Et d’expliquer que «le collège, traversé au milieu par un dangereux oued connu pour ses crues, n’a jamais été aménagé pour éventuellement dévier ces eaux». A la sortie de la ville vers Meknès, toujours dans le même quartier Atlas, c’est une autre paire de manches : les pluies ont submergé la route principale rendant difficile la circulation dans ce tronçon transformé en une mare de boue. Encore une fois, la défaillance technique du réseau est mise à l’index.
Selon des observateurs avisés, outre l’absence d’avaloirs dans des cas et dans d’autres cas l’existence de bouches d’égouts colmatés ; les normes techniques de branchement n’auraient pas été respectés. Autre paradoxe : La majorité des quartiers à problème sont des lotissements récemment édifiés. D’ailleurs les rumeurs les plus folles circulent concernant le pourquoi et le comment de la réception des travaux de tel ou tel projet.
Du coté de la municipalité, on rassure qu’un plan directeur d’assainissement est en projet. Ce dernier ambitionne de mettre fin à l’encombrement du réseau actuel. Avec notamment la création d’une station d’épuration et l’édification d’un réseau séparatif pour canaliser les eaux pluviales.
Certes, comme le constate une majorité d’initiés, un grand effort a été consenti par les pouvoirs publics pour renforcer les infrastructures de base (presque dix milliards de centimes). Seulement, selon des spécialistes, la forte déclivité des terrains de cette région qui favorise les inondations, impose et incite à mettre les bouchées doubles et à multiplier les efforts pour parfaire la qualité du suivi technique, prévenir un curage en permanence des collecteurs et, in fine, repenser l’assainissement pour accompagner le développement de cette ville émergente.

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