Société

Retrait confirmé par le Parlement israélien

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Depuis dimanche dernier, des anciens Grands Rabbins Ashkénazes d’Israël, Eliahou et Shapira, ont lancé des appels aux soldats de l’armée israélienne de refuser d’obéir aux ordres « de Tsahal de bloquer l’entrée de la Bande de Gaza ». Pourtant affirme la grande presse quotidienne israélienne, il ne s’agit pas d’une sentence de « la loi fondamentale religieuse », mais d’une simple incitation politique à la rébellion. Les rabbins établissent pourtant un « lien révoltant », entre cet appel et les lois de la religion : ainsi, ils trompent tout le public et détruisent, de leurs propres mains, l’alliance entre la religion et l’Etat. Heureusement, indique un éditorial du quotidien Haaretz, d’autres rabbins, non moins éminents, estiment qu’il est du devoir d’un soldat d’obéir, ce qui prouve le caractère purement politique de la sentence des anciens Grands Rabbins.
Dans le même temps, des milliers de jeunes religieux se sont affrontés à des jeunes israéliens défendant le règne de la loi contre les prétentions «d’une foi absolue». Un immense cordon de soldats et de policiers a fait face à des masses grandissantes de «combattants pour la religion», en criant aux hommes des forces de sécurité de se joindre à eux. Pendant toute une nuit, la confrontation est apparue comme périlleuse pour le pays. Elle a révélé la disponibilité totale des deux camps « de franchir toutes les lignes rouges, de violer les règles et les normes démocratiques ». Donc, selon un analyste de Haaretz, Ari Shavit, qui parle d’un « combat pour la souveraineté », si les deux parties ne se reprenaient pas, elles risquent de transformer le retrait de Gaza en « un traumatisme identitaire », sans précédent.
Mercredi dernier, le Parlement était saisi d’une proposition de loi d’un député religieux, Zéboulon Orlev, demandant le report, d’un an, du désengagement de Gaza. L’analyste Uzi Benziman, considère qu’il ne faut pas se tromper sur la portée de cette décision pour l’avenir de la région de Gouch Katif (sud de Gaza occupé) : « ce qui est à l’ordre du jour, n’est pas le sort du désengagement, mais la capacité de survie de la démocratie en Israël. Les manifestants ne cherchent pas seulement à prévenir le retrait des colons de Gaza, mais aussi à renverser le régime par des méthodes non démocratiques, tout en bénéficiant du soutien d’un grand nombre de rabbins ».
La proposition de loi davant le Parlement (Knesset) est une démarche légale et légitime : elle a été rejetée par 69 voix, – sur 120 députés-, contre 41 voix (religieux, extrême-droite et rebelles du Likoud et 2 abstentions : la ministre de l’Education Limor Livnat, et le ministre des Finances Benyamin Netanyahou rejoignant les 14 rebelles du Likoud). L’essai de faire passer à la « Knesset » le report du désengagement était conforme aux règles du jeu. Par contre, les manifestations des religieux, amis des colons, visent à les violer. Une armée de militants enthousiastes a réussi à se mobiliser. Elle cherche à s’infiltrer dans la zone de Gaza déclarée « militaire et fermée » dans le but de faire échouer la décision du retrait des colonies. Par la violation de la loi, des militants religieux menés par les chefs religieux Beni Liberman et Pinhas Valerstein, visent à s’infiltrer à Gouch Katif (sud de Gaza occupé par les colonies) pour prévenir le retrait malgré la confirmation de la décision parlementaire. Ils ne cherchent, donc, qu’à prévenir l’application de la décision démocratique du gouvernement.
Tous, évidemment, promettent une confrontation « non violente », avec les forces de sécurité, mais le rassemblement de dizaines de milliers de manifestants dans les 21 colonies de Gaza avec leurs 8 000 habitants, rendra impossible leur évacuation ; comment évacuer 8 000 colons face à 100 000 manifestants ? Aucune force de police ou militaire ne peut remplir une telle mission, affirme Uzi Benziman, même si l’opposition restait passive…
Aux dernières nouvelles, le jour du vote du Parlement, un rassemblement de 20 000 religieux manifestants se dispersait du village  Kfar Maïmoun (au sud d’Israël, près de la ville de Netivot) pour essayer de marcher vers Gouch Katif (Gaza). Un déploiement préventif de 20 000 soldats et policiers autour des manifestants a fait son effet. Devant l’impossibilité de franchir ce barrage humain de sécurité, les organisateurs religieux ont préféré temporiser. Ils ont demandé à leurs manifestants épuisés après 3 jours de séjour sous le soleil sans aucune protection, de se disperser.
Mais en laissant sur place un petit nombre de militants pour assurer la suite. En effet, rien ne serait encore fini, de leur point de vue, à moins d’un mois de la réalisation du retrait de Gaza.
Il est intéressant de relever un rappel « historique » de l’analyste Uzi Benziman : il y a exactement 31 ans , en juillet 1974, ce fut le début du mouvement de colonisation, à la gare de Sebastia (à Jérusalem).
Le gouvernement, à l’époque, fut violé par « l’opposition passive » du mouvement religieux orthodoxe de Gouch Emounim, avec l’appui d’un groupe de pression politique dirigé par le « Parti national religieux (Mafdal) et Ariel Sharon ( !)… La direction du mouvement des colonies, « Yesha » veut, à présent, renouveler le même « exploit », par le même mouvement de tenailles avec pour seul changement ironique, dans les rôles des héros du drame. « Le mouvement  religieux est toujours présent mais Ariel Sharon est devenu le représentant du pouvoir du gouvernement démocratique »…

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