Société

Sahar Bouaddi : «Un litre d’huile usagée représente un litre de biodiesel»

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ALM : En quoi consiste cette opération ?
Sahar Bouaddi : Cette opération a été lancée le 17 août. Nous avons organisé pendant le mois sacré du Ramadan une campagne de sensibilisation et de collecte des huiles alimentaires usagées auprès des ménages du Grand Casablanca dans le but de promouvoir les pratiques responsables de protection de l’environnement.

Pourquoi une telle initiative ?
Le rejet des huiles usagées comporte de nombreux problèmes : en plus de l’odeur, il y a le bouchage des égouts qui devient un problème économique et environnemental avec la pollution des nappes phréatiques. Il faut savoir que 1 litre d’huile usagée déversée dans l’eau pollue près de 1000 litres d’eau ! Selon les résultats des recensements généraux de la population et l’habitat actualisés en 2006, les statistiques de la consommation moyenne d’huile de table est de 13,41/ an/ personne. Soit l’équivalent d’une consommation totale de 352 Kt par les ménages au Maroc.

Quels en sont les objectifs ?
A travers cette opération, nous souhaitons collecter plus de 40 tonnes d’huile alimentaire usagée, vu la grande consommation en huile pendant le mois du Ramadan. Dans un second temps, nous souhaitons généraliser ce projet au niveau national. Notre entreprise souhaite non seulement éviter de rejeter ces huiles dans la nature mais procéder à la valorisation de celles-ci en biodiesel. On attend que les machines de transformation arrivent. D’ici deux mois, on pense pouvoir effectuer cette transformation. Il faut savoir qu’un litre d’huile usagée représente quasiment un litre de biodiesel. Soit une transformation à 99%. Le potentiel de collecte des huiles alimentaires usagées au Maroc est de 23.000 tonnes. Cette quantité, si valorisée, va contribuer à réduire la facture énergétique du pays de 60 000 tonnes de CO2 en moins.

Qui ciblez-vous à travers cette opération ?
Initialement axé sur les entreprises hôtelières et les snacks, nous avons décidé de faire participer les ménages à notre projet. Nous ciblons surtout les immeubles et donc les concierges de ces immeubles.

Comment s’effectue le travail sur le terrain ?
Une équipe de six personnes sur le terrain va à la rencontre des familles avec des affiches et des flyers. Nous ciblons plusieurs quartiers : Quartier des hôpitaux, Bir Anzaran, Massira, Soukrat, Boulevard d’Anfa, Racine, Bourgogne, Belvédère, Riad Andalouss, Hay Chrifa, ou encore les complexes résidentiels de Aïn Sbai. La collecte qui s’ensuivra se fera principalement avec les concierges qui n’hésitent pas à nous appeler dès qu’ils ont récupéré au minimum 10 litres d’huile usagée.

Est-ce que le service est gratuit?
Malheureusement non…Nous payons les concierges, à hauteur de 1, 50 DH par litre et un bonus de 50 DH en plus lorsqu’ils atteignent les 50 litres. Le facteur financier est obligatoire pour les inciter à collaborer avec nous, ce n’est pas évident. Pour eux, le caractère environnemental n’est pas assez important. C’est tout nouveau, c’est quelque chose à laquelle les gens ne sont pas habitués. Nous avons d’ailleurs établi plusieurs conventions qui seront prochainement finalisées avec le ministère du tourisme notamment pour permettre une meilleure visibilité à ce genre d’action.

Est-ce que cette opération connaît un succès ?
Il y a déjà beaucoup de femmes au foyer qui nous appellent pour comprendre comment cela fonctionne. Et par conséquent , on peut dire que c’est déjà un bilan positif.

 Charlotte Cortes

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