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Saïd Elakhal : «L’Europe abrite et protège plusieurs émirs de sang d’Aqmi»

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ALM : Que révèle l’arrestation d’un Américain d’origine algérienne pour financement d’Aqmi ?
Saïd Elakhal : Ce n’est pas la première fois que des citoyens qui ont la nationalité américaine ou européenne soient inculpés dans le financement d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le financement de cette dernière ne se fait pas exclusivement qu’à travers ses cellules locales ou des citoyens issus de pays arabes et musulmans. Mais le danger vient du fait que l’Europe (Grande-Bretagne, France, Espagne…) abrite des cheikhs et des émirs de sang sous couvert de protection des droits de l’Homme, refusant ainsi de les délivrer à la justice de leurs pays d’origine (notamment l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie…). L’Europe finance aussi à travers la communauté musulmane et arabe l’Aqmi. L’Europe sert aussi de terrain de recrutement des citoyens européens.

Quel est le danger que représente l’Aqmi pour la sécurité des pays de la région ?
L’Aqmi présente un grand danger pour la sécurité de l’Afrique du Nord et de la région Sahélienne. En un laps de temps, cette région du monde est en train de se transformer en un véritable Afghanistan. C’est-à-dire des zones immenses sans droit ni loi et où les gouvernements n’ont aucune autorité et souveraineté. Cette situation offre à l’Aqmi le terrain propice pour faire ses entraînements, circuler en toute liberté et cacher ses armes. Ces conditions permettent aussi à l’Aqmi de nouer ses liens avec les réseaux de trafic de drogue et de trafic d’arme, ainsi que de financer ses opérations via, par exemple, le piratage de bateaux en Somalie et l’enlèvement d’otages au large du Sahel. Des études estiment les revenus des enlèvements d’otages à 150 millions de dollars en 3 ans. Par ailleurs, l’Aqmi menace directement l’Europe en perpétrant des attentats sur son sol, ceci sans parler du fait qu’elle présente une menace sur les intérêts occidentaux en Afrique en général.

Comment faire face à l’Aqmi ?
La solution la plus urgente et la plus efficace est que la communauté internationale s’active pour régler les conflits latents entre les pays de cette région, en premier lieu le conflit maroco-algérien. Et ce, pour une meilleure efficacité et coordination entre les gouvernements contre le terrorisme. Mais on remarque que l’Algérie exclut systématiquement le Maroc de toutes les rencontres internationales dédiées au renforcement de la sécurité dans la région. Cela ne sert nullement les intérêts d’aucun côté. Par ailleurs, il faut que la communauté internationale fasse pression pour le règlement des conflits régionaux au Niger, au Mali… Il faut aussi qu’elle offre aux divers pays de ces régions le soutien militaire, sécuritaire ainsi qu’à travers les services de renseignements. Et il ne faut surtout pas que les forces des pays étrangers s’impliquent de manière directe dans la lutte contre le terrorisme dans cette région. Sinon cela légitimerait auprès de la population locale la présence de l’Aqmi dans cette région

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