Société

Saïdia : Passage à tabac mortel dans un camping

Oujda. Dimanche 18 août 2002. Mimoune El Marzouqui, commerçant, est encore célibataire. Ce jeune de trente-quatre ans décide de profiter de son jour de repos pour aller rendre visite à l’un de ses amis à Saïdia. Il a alors en tête d’essayer de réconcilier cet ami et son épouse après que ce dernier lui a téléphoné quelques jours plus tôt. Mimoune a une bonne réputation. Il aime venir en aide à ses proches et, dans ce cas, a décidé de ne pas ménager le moindre effort pour ramener la sérénité dans ce couple. Accompagné d’Abdelali, un autre ami, Mimoune arrive à Saïdia à bord d’un taxi. Les deux camarades rejoignent le couple et accomplissent avec succès leur mission. Puis la nuit tombe. «Je voudrais voir à mon ami Boukhala, à la buvette du camping Biafra», dit Mimoune à son ami. Ils prennent donc le chemin de «Biafra», un camping où la sécurité fait défaut.
Il est une heure du matin et les deux amis sont à la buvette de Biafra. Deux gardiens commencent à provoquer Abdelali. Ils arrivent à lui subtiliser son téléphone portable. Mimoune intervient, tente d’aider son ami. «Rendez-lui son portable», dit-il aux deux gardiens, qui refusent. Les deux jeunes s’énervent, commencent à crier, à réclamer le téléphone. Après les injures, ils en viennent aux mains. Les deux gardiens sortent un bâton et une chaîne en fer, commencent à les asséner de coups sur tout le corps. Un gardien arrache la montre d’Abdelali qui finit par s’enfuir. Mimoune se retrouve alors seul face à une dizaine de gardiens qui le frappent jusqu’à ce qu’il s’évanouisse.
Une femme, Hassania, et quelques autres gardiens l’aspergent d’eau. Mimoune revient à lui et tente de se lever. Lorsqu’il se rappelle qu’il avait sur lui une importante somme d’argent, il se met à fouiller ses poches. En vain, les 2.500 DH ont disparu. Puis il se souvient de son ami Abdelali, qui l’accompagnait. Ne le voyant pas, il se met à crier: «Où est mon ami Abdelali ?». Hassania, et les quelques gardiens présents lui affirment qu’il a disparu. Le gérant du camping, Lakhdar, qui a assisté à la bagarre, ne réagit pas. Cinq heures du matin. Quelqu’un alerte la police et la protection civile. Mimoune est dans un état lamentable. Il ne peut plus se relever, ni tenir son équilibre. Il est évacué vers l’hôpital de Berkane, puis vers l’hôpital «El Farabi» à Oujda. Il présente plusieurs fractures au niveau de la tête et de la jambe. La police judiciaire de Saïdia entame une enquête. Elle écoute les déclarations de la victime qui leur affirme que «plus de dix personnes» l’ont frappé. Les limiers de la PJ interrogent une dizaine de témoins, y compris Abdelali.
Mercredi 21 août 2002. Mimoune décède des suites d’une hémorragie interne. La police judiciaire n’interpelle que deux gardiens : Rachid El Gharbi et Moustapha Jedayni et le dossier est remis au juge d’instruction près la Cour d’appel d’Oujda. La famille du défunt, quant à elle, dénonce le fait que l’enquête n’ait pas été effectuée jusqu’au bout, puisque le défunt a précisé aux enquêteurs qu’il avait été malmené par une dizaine de gardiens et non deux.

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