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Santé : Le grand désordre !

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La Cour des comptes vient de dévoiler son rapport au titre des années 2016 et 2017. Le document revient sur les faits saillants durant les deux années. Dans son rapport, la Cour pointe du doigt les défaillances dans la gestion du Régime d’assistance médicale (Ramed). Celle-ci a constaté un retard dans la préparation des cartes par rapport au délai réglementaire de 60 jours. L’autre obstacle majeur a trait à l’identification des personnes éligibles compte tenu de la croissance du secteur informel et l’adoption du système déclaratif concernant le revenu. La Cour a aussi relevé l’absence d’un système de pilotage et gouvernance du Ramed ainsi que le chevauchement des compétences entre l’Anam (Agence nationale de l’assurance maladie) et le ministère de la santé au niveau de la gestion des ressources financières. A ceci s’ajoute le cumul de deux fonctions incompatibles par le ministère de la santé (gestion des fonds dédiés au Régime et prestataires de soins à travers son réseau hospitalier). Au niveau des prestations offertes dans les hôpitaux publics, la filière des soins n’est pas respectée, ce qui entraîne une importante pression sur les CHU. Les hôpitaux manquent de ressources humaines et d’équipements face à la demande croissante des bénéficiaires. La Cour des comptes fait aussi remarquer que le système de facturation doit être basé sur un référentiel de coût des prestations offertes.

Centres hospitaliers régionaux et préfectoraux: Rien ne va plus !
La Cour des comptes a contrôlé 7 Centres hospitaliers régionaux et préfectoraux, à savoir celui de Marrakech, Laayoune Sakia El Hamra, Berkane, Temara-Skhirat, El Jadida, Meknès et Tanger. A l’issue des missions de contrôle, il a été constaté que certains Centres hospitaliers fonctionnent en l’absence d’un document définissant les objectifs stratégiques et organisant l’offre de soins, les équipements et les infrastructures. La Cour a aussi relevé l’absence de services et de spécialités médicales devant être disponibles au regard de la position de l’établissement dans la filière des soins. Ainsi, à titre d’exemple, le Centre hospitalier régional de Marrakech n’offre pas de prestations en chirurgie générale, en neurochirurgie et en pneumologie. La Cour a constaté que les délais de consultation et d’hospitalisation sont beaucoup trop longs. Pour certaines spécialités, il faut attendre plus de 10 mois pour un rendez-vous. Ainsi, au niveau du Centre hospitalier préfectoral de Berkane, les délais en oto-rhino-laryngologie ont dépassé 10 mois. Au Centre hospitalier préfectoral Temara -Skhirat, les délais des rendez-vous ont atteint trois mois pour la médecine interne, huit mois pour la rhumatologie, six mois pour la cardiologie et cinq mois pour la chirurgie générale. Dans son rapport, la Cour signale que «les praticiens de la même spécialité ne sont pas présents en même temps à l’hôpital, que les consultations se limitent à une ou deux séances par semaine et par praticien, que ces mêmes séances se terminent souvent en fin de matinée et que certains praticiens déterminent à l’avance le nombre de patients à examiner». Par ailleurs, les Centres hospitaliers font face à des difficultés d’approvisionnement en médicaments. L’inadéquation entre les approvisionnements et les besoins conduit à des situations de rupture de stocks en médicaments ainsi qu’à des pertes suite au non usage des médicaments et au dépassement de leurs délais de péremption. Il a aussi été relevé que les services cliniques ne tiennent pas des fiches leur permettant de suivre leurs approvisionnements et leurs consommations en médicaments. Il est à noter que les responsables des pharmacies hospitalières ne disposent d’aucun moyen pour le suivi de l’usage des médicaments par les services. De ce fait, les médicaments ne sont pas inclus dans la facturation des prestations de l’hôpital. Les pharmacies des Centres hospitaliers connaissent aussi des problèmes liés à leurs locaux et à leurs équipements, qui entraînent des conditions de stockage des médicaments et des dispositifs médicaux contraires aux normes en vigueur.

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