Société

Santé : Les ravages de la malnutrition

Comment lutter efficacement au Maroc, contre les carences en micronutriments tels le fer, l’iode, les vitamines A et D, qui se répercutent négativement sur la croissance et le développement harmonieux de l’organisme chez les enfants et par des complications chez les femmes enceintes ?
Ces carences sont à l’origine de troubles très graves : une forte mortalité infanto-juvénile, des accouchements prématurés, des retards de croissance avant la naissance, un développement psychomoteur ralenti et des troubles oculaires et de la vision. La réponse scientifique, socio-économique et en termes de santé publique est très claire : l’enrichissement des aliments de base en vitamines A, D, fer et en iode, le tout accompagné et soutenu par une véritable politique d’éducation nutritionnelle. Cependant, l’affluence des consommateurs marocains sur les aliments enrichis, nécessite un changement dans les attitudes alimentaires, cela prendra  relativement du temps. Les maladies liées aux carences alimentaires n’attendent pas. Pour cette situation, il existe une solution appropriée : la supplémentation des populations cibles en vitamine A, D et en fer, qui sont disponibles gratuitement dans les centres de santé.  La société civile doit se mobiliser pour informer, éduquer et surtout sensibiliser la femme marocaine, particulièrement dans les milieux ruraux de se rendre aux centres de santé pour prendre les suppléments nutritifs et vitaminiques, afin de lutter efficacement contre les troubles liés aux carences de certains miscronutriments.  Barrer la route à la faim cachée est une entreprise, d’envergure nationale et régionale, qui impose l’implication directe de tous les acteurs, publics, privés, société civile, enseignants chercheurs, médecins, infirmiers, ministère, médias et producteurs (huile, farine, sel et lait..), dans l’un des plus grands programmes de santé au Maroc de ce début du 21ème siècle. Le pari est de mettre en place une machine, rodée et huilée, capable d’affronter tous les problèmes qui risquent de se poser pour la promotion du programme national de lutte contre les maladies de carence, essentiellement en vitamine A et D, fer et en iode. Il est hors de question de traiter les maladies de carence par des campagnes épisodiques et occasionnelles. C’est un travail de longue haleine, qui ne peut réussir que grâce aux changements de comportements et d’attitudes aussi bien des acteurs centraux et périphériques de ce programme (personnel de santé, industriels des aliments..) que de la grande population.  Ce challenge doit être relevé en premier lieu par  les professionnels de la santé, les hommes et les femmes des médias, lors de la semaine Micronutriments, prévue pour juillet 2003, initiée par le Programme national de lutte contre les maladies de carences.
Selon plusieurs enquêtes récentes réalisées par le ministère de la Santé au Maroc, 41% des enfants sont carencés en vitamine «A» et 5 femmes sur 10 ont un déficit morbide en fer. La malnutrition n’est pas toujours synonyme de famine, le plus souvent il s’agit d’une alimentation déséquilibrée, non diversifiée engendrant une forme de malnutrition connue sous le nom de faim cachée. Les femmes enceintes, les enfants, les adolescents et les personnes âgées représentent la majorité des populations à risque qui souffrent de ces carences. Ces problèmes de santé publique, se répercutent négativement sur l’apprentissage des enfants à l’école, mais aussi menacent la vie des femmes enceintes ainsi que celle de leurs enfants. Par ailleurs, une étude de la Banque mondiale réalisée dans des pays asiatiques et sud américains, fait état d’un manque à gagner de 3 à 6 % du PIB, dû aux carences en micro-nutriments particulièrement le fer et les vitamines (A, D,…)
Pour lutter contre la faim cachée, la solution qui a été retenue et appliquée, compte tenu de son faible coût, dans de nombreux pays tels les USA, le Canada, l’Arabie Saoudite, les pays de l’Europe occidentale… est la fortification des aliments de base, dont les exemples les plus illustratifs sont la fortification du sel en iode, les huiles en vitamines A et D et la farine en fer.  La mobilisation générale des principaux organismes de santé dans le monde, depuis la Conférence mondiale sur la nutrition (Rome 1992), dont le Maroc a ratifié les recommandations, a pour finalité l’éradication des carences en micro-nutriments à l’horizon de l’an 2010. 

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