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Santé : Sous des symptômes banals, un cancer dangereux

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«Sensibiliser le corps médical et la société marocaine sur le lymphome non Hodgkinien », tel est l’objectif que s’est donné la Société marocaine d’hématologie à l’occasion des premières Journées d’Automne.
Un objectif de taille, tant ce type de cancer est peu connu et pas assez diagnostiqué. Une méconnaissance qui provient du fait que les symptômes de ce cancer semblent a priori banals.
Gonflement indolore de ganglions du cou, de l’aisselle ou de l’aine, sueurs nocturnes, fièvre, perte de poids, fatigue, toux, dyspnée (difficulté de la respiration) et des frissons persistants dans tout le corps, les symptômes les plus communs de ce lymphome se confondent avec ceux d’états moins graves, comme la grippe, la tuberculose ou la fatigue, et n’amènent pas les patients à consulter un médecin.
Le Lymphome non Hodgkinien (LNH) est un cancer du système lymphatique qui touche aujourd’hui près de 7 500 personnes au Maroc.
On estime à plus de 1 500, le nombre de nouveaux cas chaque année. En absence de données épidémiologiques nationales, ces chiffres sont le fruit d’extrapolation à partir de données internationales. Seul un tiers de ces cancers serait diagnostiqué. Dans 60 % des cas, il s’agirait de Lymphomes non Hodgkiniens agressifs, tandis que 40% seraient indolents.
Les LNH indolents, cancers qui évoluent très lentement avec une succession de rechutes sur une longue durée de 8 à 15 ans, ont la particularité de ne pas présenter d’autres symptômes en dehors de la tuméfaction ganglionnaire. Ils sont incurables car le plus souvent disséminés au moment du diagnostic. Les LNH agressifs, au contraire, peuvent provoquer la mort. Ils sont en revanche curable, à condition que le diagnostic soit établi à temps et que les traitements soient correctement appliqués. Les Journées d’Automne seront l’occasion pour les médecins marocains de s’informer sur les progrès de la recherche scientifique sur les lymphomes non Hodgkiniens, de prendre les mesures des examens qui s’imposent pour diagnostiquer ce cancer et décider du traitement le plus adapté possible pour le patient.
« Le Maroc doit se mettre au niveau, explique le professeur Quessar, présidente de la Société marocaine d’hématologie. Pour cela, on organise des conférences, on fait appel à des experts étrangers et marocains pour exposer au corps médical marocain l’état actuel des recherches ».
L’accent sera donc mis sur le diagnostic. « Il faut apprendre à penser le Lymphome non Hodgkinien, plaide le Professeur Quessar. Lorsque le médecin constate chez le malade une adénopathie anormale, il doit penser au Lymphome non Hodgkinien. Il doit prévenir un spécialiste qui devra à son tour établir un diagnostic. Plus, on diagnostique rapidement le Lymphome non Hodgkinien, plus on a de chance d’apporter le traitement optimal ». Car ce type de cancer est curable. Parmi les traitements, la chimiothérapie, seule, a longtemps été l’unique recours.
Mais grâce à la découverte récente des traitements à base d’anticorps monoclonaux tels que le Rituximab, cette maladie n’est plus une fatalité.
Les Journées d’Automne seront également l’occasion d’avancer un dossier capital : la standardisation d’un protocole de traitement pour le Lymphome non Hodgkinien. Un groupe d’étude est à l’oeuvre pour établir un schéma thérapeutique unique au niveau national. Enfin, la Société marocaine d’hématologie étudie les apports d’un registre de tous les cancers au Maroc afin de calculer leurs incidences dans le pays.
Les Journées d’Automne ont pour ambition de « sensibiliser » le plus grand nombre de médecins possible.
Les portes de cette manifestation seront également ouvertes aux autres médecins, y compris non hématologistes. « L’union fait la force », rappelle le professeur Quessar. Un message fort pour une noble cause, voilà qui devrait rassembler.

• Communiqué

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