Société

Sauvetage d‘un enfant

ALM : Mohamed a passé une année au Centre de Tit Mellil, quelles démarches avez-vous entreprises pour le sauver de cet enfer ?
Amina Khalid : Nous avons rendu visite au Centre social de Tit Mellil où nous avons appris qu’un enfant est interné, depuis une année et demie avec des femmes malades mentales. C’était au mois de mai dernier. Aussitôt nous avons contacté le directeur pour le libérer. Mais il nous a expliqué qu’il y a été mis sous les instructions du procureur du Roi à Khouribga, la ville où l’enfant a été trouvé perdu. Nous avons adressé une lettre à ce dernier. Il nous a demandé de lui livrer un document du directeur du centre social dans lequel il lui explique son accord de leur confier l’enfant. Mais il s’est avéré qu’il ne s’agirait que d’une ruse pour se désengager. Nous avons envoyé des lettres par la suite au Wali du Grand Casablanca, au secrétaire général de la Wilaya de Casablanca et au président de la Communauté urbaine. Seul le secrétaire général de la Wilaya nous a répondu qu’il avait envoyé une lettre au directeur du centre pour prendre une décision convenable. Mais en vain. Nous sommes restés dans un cercle vicieux.
Combien de temps êtes-vous restés dans ce cercle vicieux avant de vous en sortir ?
Nous avons passé six mois à frapper aux portes pour trouver une solution pour cet enfant. Mais en vain. Il fallait qu’on profite d’une occasion pour arriver à libérer cet enfant de ce calvaire. Nous avons soulevé ce cas lors d’une rencontre avec le ministre de la Justice, M. Bouzoubaâ qui n’a pas perdu de temps pour donner ses instructions afin de relâcher Mohamed des griffes de ce centre inhumain. C’est en 24h que le problème a été résolu.
Vous vous êtes chargés depuis de l’enfant ?
Oui et nous avons décidé de l’aider à retrouver sa famille. Il était déjà dans une situation lamentable, traumatisé. Nous n’avions qu’une seule information, c’est qu’il a été trouvé perdu à Khouribga et lorsque nous avons essayé d’apprendre d’autres informations sur son passé, ses origines, ses parents, il s’est contenté de nous parler d’une Souika, de l’école Tawhid, des taxis de couleur rouge, pas plus…Effectivement, je me suis rendu, avec l’enfant, à Khouribga où nous n’avons rien trouvé de ce qu’il nous a dit…Entre temps, il m’a parlé de Chellah. A ce moment j’ai téléphoné à une assistante sociale de Rabat pour s’assurer des informations dont nous disposons. Elle m’a confirmée que Souika se trouve effectivement en ancienne médina, près du Mellah, à Rabat, ainsi que l’école Tawhid. Nous avons pris le chemin vers Rabat. Une fois, à Souika, l’enfant nous a conduit jusqu’au lieu où il habite, Foundouk Maskini, qui est plein d’individus marginalisés. Nous avons trouvé ses parents qui sont des mendiants non-voyants. Ils nous ont expliqué que leur enfant, Mohamed, a fugué un jour après que sa mère lui a versé 5 dh pour faire une course.
Votre rôle donc s’est arrêté en confiant le garçon à ses parents?
Non, parce que nous avons constaté que l’enfant ne peut en aucun cas vivre dans ce Foundouk, près de ses parents, mendiants et non-voyants qui le maltraitaient et le poussaient parfois à mendier. Nous lui avons trouvé, à l’aide de l’Entraide nationale, une école pour poursuivre ses études et un refuge à la Maison des Enfants à Salé. Nous essayons maintenant de lui trouver une famille d’accueil, parce qu’il ne trouvera pas où passer les vacances et les week-ends. Alors que ses parents nous ont promis de lui rendre visite d’une fois à l’autre. Et il faut qu’on trouve une solution finale à cet enfant pour qu’il ait une vie normale.

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