Le ministre de la santé, El Houssaine Louardi, a d’ailleurs démenti le retrait de ce projet par son département. Il a tout de même précisé que ce projet, dans sa version actuelle, ne sera pas soumis à la procédure d’approbation dans l’attente de parvenir à une mouture négociée prenant en considération les propositions de l’ensemble des parties. Après plusieurs semaines de négociations, un accord a finalement été signé mardi entre les ministères de la santé, de l’enseignement supérieur et les représentants des étudiants des facultés de médecine. Au terme de cet accord, il a été décidé d’y introduire des amendements.
«C’est un accord pour introduire des amendements au projet en question, qui a suscité plusieurs interprétations erronées», a soutenu le ministre de la santé. Ce dernier a fait savoir que son département reste ouvert à toute proposition et disposé à recevoir les représentants des étudiants à n’importe quel moment pour discuter leurs idées et propositions. Que prévoit donc cet accord ?
Concernant les indemnités des étudiants externes, celles-ci seront revues à la hausse à 630 dirhams sur deux tranches. La première tranche interviendra dès janvier 2016. L’autre sera débloquée une année plus tard. Pour ce qui est des indemnités pour mission allouées aux étudiants de la septième année, elles passeront à 1.500 dirhams, également sur deux tranches sur la même période. Par ailleurs, l’accord stipule que les médecins du secteur public peuvent prendre part aux examens de la spécialité et ce, sans limitation de postes budgétaires au préalable. Pour alléger la pression sur les centres hospitaliers universitaires, il est prévu d’accélérer la construction de dispensaires ou d’établissements sanitaires tout autour de l’université de médecine.
Enfin, l’accord prévoit la création d’une commission composée du ministère de la santé, du département de l’enseignement supérieur, des représentants des étudiants et des professeurs universitaires pour suivre le respect des engagements de chacun.
Rappelons que le Maroc fait face à une pénurie aiguë en personnel de santé. Selon le ministre, le Royaume compte 1,51 cadre de santé pour 1.000 personnes, alors que l’Organisation internationale de la santé (OMS) recommande à chaque Etat qui veut réformer le secteur d’assurer une moyenne de 2,5 cadres de santé pour 1.000 personnes. A cela s’ajoute la mauvaise répartition du personnel de santé au niveau national. Notons que 45% de médecins se concentrent dans l’axe Rabat-Casablanca alors que seulement 24% sont présents en milieu rural et les zones périphériques.