Près d’un demi-million de personnes porteuses du virus HIV-sida se soignent avec des génériques mais elles sont plus du double à utiliser des médicaments plus onéreux produits par les grands laboratoires, selon des chiffres diffusés lors du troisième congrès de la Société internationale sur le sida à Rio de Janeiro. Des représentants des entreprises pharmaceutiques et des firmes produisant des génériques ont participé à un débat animé sur la production de ces médicaments dépourvus de brevet et donc moins coûteux. La discussion est "devenue très émotionnelle", a remarqué Mauro Schecter, professeur à l’Université fédérale de Rio de Janeiro, co-organisatrice du congrès.
En décembre 2004, 400.000 malades du sida dans le monde étaient soignés grâce aux génériques, a indiqué Sandeep Juneja de Ranbaxy Initiative, un laboratoire indien de médicaments génériques. M. Juneja a affirmé qu’en Inde, 100% des médicaments sont des génériques. M. Juneja a toutefois reconnu que près d’un million de malades dans le monde sont traités par des médicaments brevetés et que ce chiffre devrait grimper à 10 à 15 millions d’ici dix ans. Ellen’t Hoen, directrice de la campagne pour l’accès aux médecines essentielles de l’ONG Médecins sans frontières, a souligné que "les médicaments de deuxième génération sont 12 fois plus coûteux que les anciens et que soigner des enfants peut coûter 4 fois plus cher que les adultes".