Environ 970.000 malades des pays pauvres bénéficient d’une trithérapie contre le Sida, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida qui jugent « peu probable » d’arriver à tenir leur pari de traiter 3 millions de personnes fin 2005, selon un rapport publié mercredi.
L’objectif de fournir cette année un traitement antirétroviral à 3 millions de séropositifs ou malades du Sida , soit la moitié de ceux qui en ont un besoin urgent dans les pays à faibles ou moyens revenus, avait été annoncé le 1er décembre 2003. Dix-huit mois plus tard, l’OMS et l’Onusida jugent qu’il faut « envisager l’objectif des 3 millions de malades sous traitement d’ici fin 2005, non pas comme une fin en soi, mais comme une étape importante » sur la voie d’un accès universel aux traitements et à la prévention du VIH/ Sida . L’objectif de trois millions de malades sous traitement sera atteint, même si nous ratons l’échéance de « six, douze ou même dix-huit mois », a assuré le directeur du département Sida à l’OMS Jim Kim dans un entretien à l’AFP.
L’initiative « va échouer », a estimé l’association de lutte contre le Sida Act up, regrettant « le manque de volonté politique des pays pauvres, fortement touchés par le Sida et le non-respect des engagements financiers des pays riches ». Entre 840.000 et 1,1 million de personnes reçoivent des antirétroviraux (ARV) dans les pays en développement ou en transition, un résultat « inférieur à l’objectif de 1,6 million prévu pour juin 2005 », reconnaissent l’OMS et l’Onusida.
Le million de malades sous ARV en juin 2005 ne représente que 15% des quelque 6,5 millions de personnes, enfants compris, qui risquent de mourir faute de traitement rapide. Les deux-tiers des quelque 39,4 millions de personnes contaminées par le virus du Sida (séropositifs et malades) vivent en Afrique sub-saharienne où la maladie a fait 2,3 millions de morts en 2004, selon l’Onusida. Quelque 660.000 enfants, dont 370.000 en Afrique subsaharienne, ont actuellement besoin d’ARV, faute de quoi la moitié des enfants séropositifs « meurent avant l’âge de deux ans », soulignent l’OMS et l’Onusida, insistant sur le besoin de préparations médicamenteuses bon marché, adaptées aux enfants.