De passage en Erythrée où il anime un atelier d’information sur le virus du Sida, David et son collègue, Neil Orr, sillonnent le continent africain depuis des années à la recherche de « solutions africaines » pour prolonger la durée de vie des personnes infectées par le VIH.
Selon cet homme dynamique qui s’inspire de sa propre expérience et des nombreuses études auxquelles il a participé, un contrôle assidu de l’hygiène de vie, et surtout de l’alimentation, peuvent faire gagner plusieurs années aux malades.
En 1986, David Patient participe au premier essai clinique d’efficacité de l’AZT (azydothymidine) sur l’être humain, son premier et dernier traitement anti-rétroviral (ARV). Au bout de six mois, il décide d’arrêter son traitement à cause des effets secondaires. « Depuis, je n’ai rien touché. (…) Mais je ne suis pas contre les ARV! Quand j’en aurai besoin, j’en prendrai », s’empresse-t-il de préciser. « Tout le monde devrait y avoir accès. Mais il faut qu’ils soient distribués dans un contexte approprié. Il faut une sécuité alimentaire, un suivi médical », ce qui manque cruellement en Afrique, déplore David. « On ne peut pas demander à quelqu’un de prendre ce qui est, en essence, de la chimiothérapie, dans un estomac vide. C’est empoisonner les gens », dénonce-t-il. Selon lui, les huit années en moyenne qui s’écoulent entre le diagnostic du VIH chez une personne et le début de la prise d’ARV « ne sont prises en compte par personne » à l’heure actuelle. Alors que « des études scientifiques » ont montré qu’une nutrition étudiée et appropriée, enrichie notamment en selinium, zinc et betacarotène et autres vitamines et minéraux, peut permettre de prolonger cette période de 4.4 années, explique-t-il.
• Sophie Mongalvy (AFP)