Société

Sinistrés et sans abri depuis 1996

Le 22 janvier 1996 (1er Ramadan), Casablanca avait connu de fortes précipitations. Lesquelles ont provoqué des inondations occasionnant des morts et d’importants dégâts matériels, notamment dans les quartiers où les habitations sont vétustes et non entretenues ou construites anarchiquement. Les carrières de Carlotti, actuellement hay Boujdour, ont été complètement ravagées par les fortes pluies.
Après cette calamité, les autorités casablancaises décident de reloger les familles sinistrées à l’école «El Keraouane», sise au boulevard Modebo Keta, dans les parages de Lokréâa, en attendant de leur construire des habitations salubres à Lissasfa. L’urgence oblige, les familles ont été installées dans les salles de cours de l’école en question, à raison de quatre à cinq familles par salle de cours. Ainsi, les familles qui partagent la même salle procèdent à sa subdivision.
Chaque famille occupe quelques mètres carrés séparés des voisins uniquement par des rideaux. Dans la petite pièce confectionnée, dort toute la famille, et prépare sa cuisine. La question d’hygiène ou de mesures de sécurité, surtout lorsque l’on sait que plus de cinq bonbonnes de gaz sont en marche en même temps et restent sur place pendant la nuit, n’est plus prise en considération. M’hamed.N, 70 ans, ouvrier, père d’une famille de cinq membres, affirme que les conditions de vie sont pratiquement inhumaines. Pour 32 familles, soient plus de 150 personnes, on trouve vingt toilettes. Le pire, déplore-t-il, est qu’il n’y a pas de portes. Pour celles qui sont réservées aux femmes, il faut placer un gardien au moment où sa femme est à l’intérieur. Pis encore, ajoute-t-il, le matin, il faut se réveiller tôt et prendre la queue pour pouvoir y accéder afin d’aller au travail à l’heure. Fatima D., dans les cinquantaines, mère de quatre enfants, partage le même pessimisme. «Les femmes souffrent plus que les hommes dans cet internat», a-t-elle dit, avant d’ajouter que «les murs des toilettes des femmes sont percés par les malfrats qui nous gênent en lançant des termes vulgaires, notamment pendant le soir».
Les souffrances des enfants ne diffèrent pas de celle des grands. «Mon petit enfant est né dans cet espace, il grandit ici, maintenant il a cinq ans, il se demande toujours pourquoi on s’est retrouvé là alors que les parents des enfants qu’il rencontre à l’école ont des habitations salubres». C’est en ces termes que Allal K. , 46 ans, employé et père de trois enfants, s’est exprimé.
Cela va sans parler des promesses de logement avancées par les responsables. Ahmed B. souligne que « les logements, qui sont toujours en phase de construction, sont composés de deux ou trois pièces et une cuisine ». Ces logements sont proposés pour des sommes variant entre 120.000 et 140.000 dirhams.
Ces habitants sont appelés à verser une somme allant de 7000 à 8000 dirhams et le reste sera réparti en traites mensuelles. M. Ahmed souligne : « pour mon cas, et bien d’autres pareils, je gagne à peine 1200 dirhams par mois et je vois qu’il est injuste qu’on me fixe la traite à 800 dirhams pas mois ». Et d’ajouter « qu’on n’arrive pas à comprendre comment ces choses son gérées. De l’arrondissement à la préfecture en passant par la commune, chaque fois on est face à un interlocuteur, et nos souffrances continuent. ».
Il est à souligner dans ce cadre que plusieurs habitations à Casablanca sont vétustes et menacent ruine, une fois le ciel est clément. Un plan architectural s’impose pour mettre un terme à ce genre de situation.

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