Société

Six ans de prison pour les deux violeurs

© D.R

Rabiaâ vient de descendre du bus du transport de personnel de la société où elle travaille. Il est vraiment tard. Mais elle n’y peut rien. Elle n’est pas la seule. Le gagne-pain l’oblige, elle et les autres, à accepter cette situation. Le bus la ramène quotidiennement, elle et ses collègues, du quartier industriel aux divers autres lieux de Berrechid. Mais, en ce qui concerne Rabiaâ, le chauffeur du bus ne peut pas aller au-delà de Hay Hassani, près de la station des bus de transport en commun. Il lui fallait parcourir un peu plus de cinq cents mètres pour arriver à son domicile. La pluie tombait. Rabiaâ ouvre son parapluie et prend, toute seule, son chemin. Elle s’y est habituée. C’est la raison pour laquelle elle n’éprouve aucune crainte et marche hâtivement pour arriver chez elle. Elle sait que sa mère l’attend comme à l’accoutumée au seuil de la porte, qu’elle ne se calme qu’après l’avoir vue à l’entrée du quartier. Seulement, cette fois, elle tarde à venir. “Qu’est ce qu’il lui est arrivé ?“, se demande la mère. Rabiaâ se presse de rentrer. Soudain, elle se rend compte que deux jeunes hommes la suivent. Ses pas prennent une vitesse qui dépasse celle des battements de son coeur. On aurait dit qu’elle courait. Les deux jeunes s’approchent d’elle.
Bachir et Saïd, deux amis d’une vingtaine d’années, abandonnés par leur famille, l’école et par la société, sont devenus des SDF. Ils ne se préoccupent maintenant que de leur dose en alcool et en comprimés psychotropes.
Ce jour-ci, ils ont bu de la “mahia » “(eau de vie) et ont avalé des comprimés psychotropes. Ils agressent les passants pour avoir de l’argent. Ils sont tous les deux des repris de justice. Rabiaâ continue de presser le pas. Malheureusement, les deux jeunes la rejoignent. Saïd l’attrape, la saisit par sa djellaba. Rabiaâ tente de crier, de crier au secours. Mais elle ne peut pas. La situation la dépasse en un clin d’oeil. Said dégaine son couteau à cran d’arrêt. Bachir la menace avec un tesson de bouteille. Sans hésitation Saïd commence à la rouer de coups de poing et de pieds. Rabiaâ s’écroule. Ils la tirent violemment. Elle tente encore une fois de crier. Saïd lui assène un coup de couteau à la joue droite. Elle finit par éprouver son calvaire en silence. Elle ne peut plus résister. Personne ne passe pour la sauver. Bachir lui enlève son foulard, Saïd lui immobilise les mains en les maintenant avec les siennes par derrière. Bachir lui ôte sa djellaba et lui déboutonne son pantalon, tout en continuant à la frapper. Il la viole, puis la sodomise avant de laisser son ami passer à l’action. Muette et les larmes aux yeux, Rabiaâ subit sans discussion. Vers minuit, ils l’abandonnent et prennent la poudre d’escampette.
Rabiaâ à pas lents se traîne jusqu’à son domicile, se jette dans les bras de sa mère en pleurant. Qu’est-ce qu’elle doit faire ? Sa mère, qui est sortie à sa recherche, la conduit au commissariat de la police. Elle dépose plainte. Quand elle a donné les signalements des violeurs aux enquêteurs, ces derniers les ont identifiés en quelques minutes. Parce qu’ils sont déjà passé devant eux. Ce sont des repris de justice. Le lendemain, ils ont été arrêtés et déférés devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Settat. Ils ont été condamnés à six ans de réclusion criminelle chacun. Un châtiment qui n’effacera pas la grande cicatrice qui a blessé le corps et l’âme de Rabiaâ.

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