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Sortir les migrants de la vulnérabilité

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Politique migratoire : La santé des migrants en question

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«Le migrant est vulnérable. Un migrant non régularisé est doublement vulnérable. Un migrant non régularisé malade est triplement vulnérable. C’est pour cela qu’on a besoin de travailler sur ce volet qui est crucial et qui permettra réellement d’assurer la dignité des migrants».

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La politique migratoire du Maroc prend un virage historique avec la deuxième phase de régularisation lancée par Sa Majesté Mohammed VI. «Pour réussir cette politique il faut qu’on s’acharne et persiste. C’est la conviction forte qui nous permettra d’atteindre nos objectifs. Nous voulons avoir des migrants sereins, heureux, et en bonne santé sur la terre du Maroc», c’est ce qu’a annoncé Anis Birou, ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, lors de la rencontre qui s’est déroulée le 21 décembre à Rabat sous le thème «La santé des migrants : un important levier d’intégration multisectorielle».  Acteur clé de la politique migratoire du Maroc, le ministère prend à bras-le-corps la question de la santé des migrants en étroite collaboration avec le ministère de la santé. Lors de cette rencontre, M. Birou a souligné que «la santé est un droit pour les migrants, c’est aussi une responsabilité de l’Etat et de la société». Dans ce sens, le système équivalent du Ramed sera également élargi pour les migrants. Il est important, selon le ministre, de mesurer l’efficacité de la mise en œuvre de la politique migratoire. Pour ce faire, quatre registres s’avèrent importants, à savoir la santé, l’éducation, l’emploi et le logement. C’est à partir de ce que nous avons apporté que les migrants pourront  sortir d’une situation de vulnérabilité pour arriver à une situation de sérénité, de quiétude et d’intégration dans la société.

Une population jeune et fragile

Anis Birou revient sur la situation fragile des migrants en soulignant que «le migrant est vulnérable. Un migrant non régularisé est doublement vulnérable. Un migrant non régularisé malade est triplement vulnérable. C’est pour cela qu’on a besoin de travailler sur ce volet qui est crucial et qui permettra réellement d’assurer la dignité des migrants». Et d’ajouter : «C’est au cœur de la politique migratoire du Maroc lancée par Sa Majesté Mohammed VI en 2013. Cette politique se fonde sur la dimension humaine, la dimension des droits de l’Homme afin de préserver la dignité humaine». Sur la question du parcours semé d’embûches des migrants, le ministre chargé des MRE et des affaires de la migration évoque la souffrance et les agressions dont ont été victimes les migrants lors de leur périple. Cette tranche de la population, selon Anis Birou, est très souvent jeune, dont les problèmes de santé sont circonscrits. C’est dans ce sillage, poursuit le ministre, que dans la politique migratoire lancée par le Maroc, l’axe santé est déterminant.

Programme ambitieux

Le Maroc a 7 objectifs sectoriels et 4 objectifs transversaux dans la stratégie marocaine de la politique d’immigration et d’asile qui a été approuvée par le gouvernement le 18 décembre 2014. 11 programmes ont été définis dont le programme de la santé avec la contribution du ministère de la santé. Anis Birou affirme que «malgré tous ces efforts nous avons l’ambition d’aller encore plus loin. Pour rassurer encore plus afin de permettre aux migrants d’accéder aux soins de santé au Maroc». Et de poursuivre : «Le Maroc met à disposition ses infrastructures, ses compétences, son savoir-faire pour la santé des migrants. Il est vrai que le ministère de la santé a fait un programme de veille et de vigilance, mais aussi en lien avec le renforcement des capacités du personnel médical, mais nous espérons avancer davantage». Il s’agit, selon lui, d’affiner et d’améliorer la connaissance dans le domaine pour apporter les bonnes réponses. «On assiste à une révolution, une transformation profonde de la société marocaine. Une transformation profonde au niveau de sa composition mais également au niveau des mentalités. La décision du lancement d’une deuxième phase de régularisation des migrants est une décision historique à caractère humain», précise-t-il.

Pour ce qui est des prochaines étapes, le ministre souligne qu’il faut «encore plus de coordination, de concertation, d’écoute, notamment vers la société civile, les associations des migrants. Ces associations connaissent le terrain, elles ont la capacité de montrer la voie à suivre. Il faut les écouter davantage et placer un système de suivie et d’évaluation aussi pour s’améliorer».

Leila Ouchagour

(Journaliste-stagiaire)

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