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Sothema franchit le pas : Les premiers biosimilaires anticancéreux enfin produits au Maroc

© D.R

Cette étape permettra le passage du Maroc d’un importateur distributeur de produits d’oncologie à un industriel fabricant dans un premier temps du marché national et après des marchés africains.

Moins chers et accessibles, c’est la promesse tenue par les laboratoires Sothema en lançant deux produits anticancéreux fabriqués localement. Cette avancée a été réalisée suite au partenariat signé en 2016 entre le groupe pharmaceutique et le laboratoire russe «Biocad», indique la direction de la société lors d’une visite effectuée sur les lieux de fabrication des deux médicaments anticancéreux, jeudi 30 novembre 2017, à Bouskoura. Plus en détails, il s’agit de deux solutions «Y Peva (bevasisumab)» et «Zelva (Rituximab)» destinées aux patients atteints de cancers fréquents tels que celui du col de l’utérus, du sein, de l’ovaire, du poumon, du rein ou encore du lymphome. Les prix de ces biosimilaires anticancéreux seront fixés par le ministère de la santé dans les semaines qui viennent. En revanche, les responsables du groupe promettent que ces prix seront à 30% inférieurs au prix actuel du marché. Sur le plan industriel, cette étape permettra le passage du Maroc d’un importateur distributeur de produits d’oncologie à un industriel fabricant dans un premier temps du marché national et après des marchés africains. Dans cette perspective, le groupe entend également participer au renforcement de l’indépendance du système de santé au Maroc et au développement de la recherche dans la biotechnologie.

La rencontre entre la biologie et la technologie

Cloisonnement d’air, sol en résine, peintures spéciales, stérilisation, tenues synthétiques, matériaux en inox… la fabrication de ces médicaments exige des normes strictes et un contrôle à chaque étape de conception. Au sein de l’usine de fabrication des biosimilaires qui s’étend sur une superficie de 2.500 mètres carrés, sur un total couvert de 90.000 mètres carrés, le médicament Y Peva mis en flacon de 4 ml et de 16 ml. Une fois le produit est passé dans la salle de mélange, il est filtré puis rempli selon le processus de remplissage, bouchage et sertissage. Concernant Zelva, ce biosimilaire est disponible en deux flacons 50 ml et 10 ml. La fusion entre la biologie et la technologie permet la prise en charge de maladies lourdes grâce à des molécules qui agissent directement sur les mécanismes du cancer. A ce stade, ces molécules ont fait leurs preuves à travers le monde depuis une vingtaine d’années, explique la société. 

Sothema en chiffres

«40 ans d’existence, 40 ans d’engagement envers le citoyen marocain, 1200 collaborateurs, 60 millions d’unités fabriquées en 2016, 1,150 milliard de dirhams de chiffre d’affaires en 2016, 8,1% de part de marché selon l’IMS, et 300 produits commercialisés», souligne la direction du groupe. La société a également investi dans une unité à Dakar (West Afric Pharma) où elle fabrique les produits nécessaires pour la région de l’Afrique de l’Ouest. En 2005, Sothema s’est inscrite à la Bourse de Casablanca devenant ainsi le premier laboratoire à s’y introduire, aux dires de la direction du groupe. Jusqu’à ce jour, Sothema a 35 partenaires pharmaceutiques qui lui confient, à travers des contrats sous licence, la fabrication et la distribution de leurs produits sur le marché marocain et sur d’autres territoires. En termes de production, plus de 70% de ces produits sont fabriqués localement. Dans le même sens, la société a été certifiée par plusieurs pays, ce qui lui donne le droit d’exporter vers des pays comme la France, l’Allemagne, la Belgique, le Portugal, ainsi que les pays du Golfe.

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«Cette fabrication va permettre une autonomie en la matière pour notre pays»

Questions à Lamia Tazi, directrice générale des laboratoires Sothema

ALM : Des produits anticancéreux fabriqués au Maroc, Pouvez-vous nous parler un peu de cette avancée? 

Lamia Tazi : Nous lançons les premiers biosimilaires anticancéreux fabriqués au Maroc et nous en sommes fiers. Cette fabrication a eu lieu grâce à un partenariat de transfert de technologie avec un laboratoire russe dont la convention a été signée lors de la visite royale en 2016. Depuis 40 ans, la vision de Sothema est de pouvoir rendre les médicaments onéreux et de haute technologie accessibles financièrement à tous. Cette fabrication va permettre une autonomie en la matière pour notre pays. Notre vision et notre but c’est de faire également venir ces produits innovants aussi bien sur le marché marocain que sur le marché africain.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre stratégie en Afrique?

Aujourd’hui, nous fabriquons à Dakar les produits nécessaires pour la région subsaharienne et apportons l’accessibilité financière indispensable pour cette région.

Quelle est, en termes de chiffres, votre capacité de production ?

La capacité est importante parce que nous ambitionnons de rendre accessibles nos produits dans plusieurs pays en plus du Maroc. Ce que je peux vous dire c’est qu’on est capable de produire tout le besoin marocain en termes de flacons, quantifiables en millions de flacons. Cela dépendra du besoin exprimé. De plus, Sothema a investi dans un outil de technologie de pointe. Autrement dit, nous avons investi dans une capacité suffisante pour pouvoir toucher tous les marchés sur lesquels nous sommes engagés. Le budget d’investissement à terme est de 250 millions de dirhams.

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