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Sureffectif de profs, classes allégées… l’autre réalité de nos écoles !

© D.R

Le dernier référé de la Cour des comptes montre le revers de la médaille

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«La coexistence des déficits et des excédents en enseignants est une caractéristique structurelle du système éducatif».

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L’encombrement dans les classes et le manque d’enseignants dans les écoles ne sont que la partie visible de l’iceberg. Il existe, en effet, un revers de la médaille complètement différent révélé par le dernier référé du premier président de la Cour des comptes sur les conditions de préparation et de gestion de la rentrée scolaire 2016-2017. Si les classes encombrées avaient créé la polémique lors de la dernière rentrée, la Cour des comptes révèle l’existence de classes fortement allégées. «Parallèlement aux classes encombrées, le système éducatif compte 81.581 classes allégées dont l’effectif est inférieur à 24 élèves par classe. La majorité de ces classes est concentrée en milieu rural, notamment au cycle primaire avec 78.916 classes.

Quant au cycle qualifiant, il compte 2.363 classes allégées», apprend-on auprès de la haute juridiction financière du Royaume. Le manque des ressources humaines a également été l’un des gros boulets traînés par l’école publique mais, paradoxalement, cette même école connaît au même moment un sureffectif des profs. Ce paradoxe est difficilement imaginable. Pourtant, il s’agit de la dure réalité de l’enseignement public. «La répartition des structures pédagogiques et l’affectation des enseignants font ressortir un déficit global de 16.700 enseignants, tous cycles confondus, par rapport aux besoins du système éducatif. En parallèle à ce déficit, la carte scolaire réajustée 2016-2017 affiche également au niveau national un excédent en enseignants de l’ordre de 14.055», explique la même source. Et de poursuivre : «La coexistence des déficits et des excédents en enseignants est une caractéristique structurelle du système éducatif».

Plus concrètement, l’excédent touche les trois cycles à raison de 3.370 pour le primaire (24%), de 4.130 pour le collégial (29%) et de 6.555 pour le qualifiant (47%). Selon la Cour des comptes, cet excédent se manifeste par un volume horaire enseigné réduit. Par ailleurs, la rentrée scolaire 2016-2017 a été marquée par l’exploitation non optimisée des établissements scolaires. Les chiffres sont édifiants sur le nombre d’écoles fermées et les classes vides ou abandonnées. «16.262 salles de classe en bon état d’usage ne sont pas exploitées pour les fins exclusives de l’enseignement. Sur ce total, 9.103 salles sont fermées et 7.159 utilisées pour d’autres besoins (bibliothèques, salles de réunion, archives, locaux pour les associations, etc.)», indique la Cour. Autrement et selon les projections des juridictions financières du Royaume, le nombre de salles en bon état mais non utilisées représente l’équivalent de 1.360 établissements de 12 salles chacun, soit une capacité d’accueil de l’ordre de 652.800 élèves du cycle primaire à raison de 40 élèves par classe et par salle. Il faut préciser également que 1.092 établissements ont été fermés, répartis en 933 établissements pour le cycle primaire, 100 établissements pour le collégial et 59 établissements pour le qualifiant.

Mobilité des enseignants: Déconnexion totale avec le besoin des écoles

Selon la Cour des comptes, le ministère de l’éducation nationale organise chaque année trois mouvements des enseignants, le premier au niveau national, le deuxième au niveau régional et le troisième au niveau provincial. «L’examen de l’organisation de ces mouvements a montré que l’affectation de l’enseignant bénéficiaire d’une mobilité s’effectue directement à l’établissement demandé. Ce mode d’organisation des mouvements ne permet pas aux AREF et aux directions provinciales d’optimiser la gestion des enseignants.

En effet, ces entités n’interviennent pas dans la prise de décision concernant les effectifs et des spécialités des enseignants arrivants et partants», analyse la Cour. Et de conclure : «En conséquence, ce mode de gestion des mouvements ne permet pas aux AREF et aux directions provinciales de faire les ajustements nécessaires pour une répartition optimale des enseignants, mais contribue dans certains établissements scolaires à l’accentuation du déficit ou de l’excédent en enseignants».

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Le volume horaire pas du tout respecté

«L’examen des données communiquées par le ministère, relatives aux tableaux de service d’un échantillon de 29.300 enseignants du cycle qualifiant et de 35.350 enseignants du cycle collégial a montré que la majorité de ces enseignants n’assure pas la totalité du volume horaire hebdomadaire réglementaire». Il s’agit là du constat effectué par la Cour des comptes. «Ainsi, 40% des enseignants du cycle qualifiant enseignent moins de 14 heures par semaine au lieu des 21 heures réglementaires et 42% des enseignants du cycle collégial enseignent 18 heures par semaine au lieu des 24 prévues par la réglementation», précise la même source.

La Cour prend l’exemple de l’académie de Béni Mellal-Khénifra où sur un échantillon de 1.113 enseignants du cycle collégial, 832 enseignants sont en sous horaire. Pour le cycle qualifiant 1.472 enseignants, sur 1.698 cas examinés, sont en sous horaire, soit un taux de 87% !

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