Société

Tabagisme : pour un sevrage tout en douceur

© D.R

La cigarette continue de faire des ravages et de semer le drame partout dans le monde. Au Maroc, plus de 15 milliards de cigarettes seraient fumées chaque année. Un chiffre qui ne peut laisser indifférent le citoyen. Et pourtant, ils sont toujours aussi nombreux à fumer. Et pour preuve, un homme sur trois fume, soit 31,5% contre seulement 3,3% pour les femmes. C’est ce qui ressort de l’enquête nationale sur le tabagisme qui, rappelons-le, avait été présentée en 2007. Depuis, il est difficile de cerner l’ampleur de ce fléau ravageur faute de statistiques récentes. Au Maroc, la communauté des fumeurs est jeune. L’âge moyen est de 17 ans et plus de 60% des fumeurs appartiennent à la tranche d’âge 20-39 ans. Quant aux dépenses moyennes engendrées par le tabac, celles-ci s’élèvent à près de 22DH par jour. Mais pourquoi les gens fument-ils ? Les raisons sont multiples: habitude, manipulation, stimulation, plaisir ou à cause d’une dépression. A ce sujet, plusieurs études ont montré qu’il existe un lien étroit entre le tabac et la dépression. Contacté par ALM, le Dr Bouchaïb Karoumy, psychiatre-psychothérapeute affirme, que «les personnes dépressives fument davantage. La cigarette constitue pour ces gens un moyen de refuge susceptible d’apaiser leur souffrance. Il y a par conséquent un lien entre la dépression et la consommation de tabac». Et d’ajouter : «Ces personnes souffrent de troubles du sommeil. Elles ont tendance à fumer un peu plus le soir et ont par conséquent du mal à s’endormir. La nicotine est un stimulant qui favorise l’insomnie». Le Dr Driss Moussaoui, chef du service psychiatrique du CHU Ibn Rochd, associe dépression et dépendance à la cigarette. Selon lui, la nicotine est un antidépresseur. «Cette substance est un inhibiteur de la monoamine oxydase qui constitue une classe d’antidépresseurs utilisés dans le traitement de la dépression», explique le Dr Moussaoui. Si le tabac semble avoir l’effet d’un médicament ou influer positivement sur l’humeur, une récente étude vient de démontrer qu’à long terme, les adolescents qui fument rapportent davantage de symptômes de dépression. Autrement dit, les fumeurs qui utilisent le tabac pour améliorer leur humeur présentent un risque plus élevé de symptômes de dépression que les adolescents qui n’ont jamais fumé, indique l’étude réalisée par des chercheurs des universités de Toronto et de Montréal. Mais comment devient-on accro à la nicotine ? La nicotine provoque la libération d’une hormone appelée dopamine dans le cerveau. Elle procure une sensation de satisfaction et de plaisir. Lors du sevrage tabagique, le corps «réclame» sa dose de nicotine pour satisfaire cette sensation de bien-être : c’est le manque. Le syndrome du manque tabagique débute normalement quelques heures après avoir brûlé la première cigarette. Il est marqué par plusieurs symptômes: troubles du caractère, du sommeil, anxiété, troubles de la concentration, toux, envie brutale de fumer… Selon le Dr Karoumy, les personnes accros à la cigarette ont beaucoup de mal à franchir le pas. «Les fumeurs savent très bien que le tabac est mauvais pour leur santé mais ils n’ont pas la motivation pour le faire. Ce n’est un secret pour personne, il faut avoir la volonté et la motivation et ensuite être pris en charge par des spécialistes ( pneumologue, psychologue, psychiatre …)», dit- il. Pour le Dr Moussaoui, le seul traitement pour que les personnes arrêtent de fumer est le « Zyban » qui est un antidépresseur indiqué comme aide au sevrage tabagique. Rappelons qu’un fumeur a 8 fois plus de «chance» de devenir bronchiteux chronique, ou 20 fois plus de «chance» de développer un cancer du poumon qu’un non fumeur de même sexe et de même âge. Et ce n’est pas tout. Un fumeur perd environ 20 ans d’espérance de vie. Tous ces risques peuvent être évités si la personne prend conscience de ce danger et arrête de fumer. Alors à bon entendeur, salut.

Fumer pour maigrir
Tous les fumeurs le savent, la cigarette a un effet coupe-faim. Chez les femmes, la principale cause de reprise du tabac est la prise de poids. Les fumeurs ont tendance à moins manger que les non-fumeurs et lorsqu’ils mangent autant que les non-fumeurs, ils dépensent plus d’énergie et leur métabolisme est plus exigeant. L’organisme d’un fumeur dépense environ 300 kilocalories de plus par jour.A noter que le poids du fumeur est en général 3 à 4 kilos inférieur à celui d’un non-fumeur. Par contre, lorsque les fumeurs cessent de fumer, ils ont tendance à grossir parce que le fonctionnement de leur métabolisme diminue et qu’ils ont donc besoin de moins d’énergie.En ne changeant rien dans ses habitudes, l’ex-fumeur se retrouve avec 200 kilocalories de plus à brûler. Sans tabac, l’organisme fonctionne mieux et à travail égal, il dispose de 300 kilocalories de plus par jour. Ce qui revient à un total de 500 kilocalories à brûler tous les jours, sinon ce sera stocké en graisses. Autrement dit, la personne risque de gagner 1 kilo en moyenne tous les 14 jours !

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