Société

Talib : «l’exonération est un acquis»

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Aujourd’hui Le Maroc : Quel bilan dresse, aujourd’hui, votre fédération de l’enseignement privé ?
Mohamed Talib : Si nous avons décidé d’organiser cette rencontre avec la presse, c’est pour lui présenter une évaluation de toutes les étapes qu’a connues l’enseignement privé au Maroc depuis 1975. Après trente années d’existence, nous demandons toujours que les acquis de l’enseignement privé soient respectés et mis en application. Trente années durant lesquelles nous avons traîné encore et encore le dossier des impôts et fiscalité comme un fardeau. A chaque fois, nous faisions l’objet d’une exonération d’impôt temporaire allant de telle date à telle date émise par les Premiers ministres qui se sont succédé. Et chacune de ces décisions stipulait clairement que l’exonération devait se prolonger jusqu’à la mise en place de textes législatifs. Nous sommes, donc, en attente d’un règlement définitif qui n’arrive toujours pas.
Au temps du Premier ministre Abderrahman El Youssoufi, une nouvelle décision d’exonération a été émise en 1997 et nous avons été exonérés d’impôt pendant deux années. Mais le ministère des Finances nous donne l’impression qu’il n’accorde aucun intérêt à ce secteur en resserrant l’étau sur les établissements de l’enseignement privé. Or, pour nous, la décision du Premier ministre, qui a dépassé six mois, est reconduite et devient donc un document administratif servant de base légale. Nous avons donc le droit de bénéficier toujours de cette exonération. C’est un acquis dont nous revendiquons l’activation. Nous demandons justice.

Que proposez-vous pour débloquer la situation ?
Nous souffrons énormément du blocage dû au dossier de la fiscalité. En quête d’un règlement de cette situation, nous avions observé un sit-in le 7 mai 2003. Le ministre de l’Education nationale, Habib El Malki, est intervenu en tant que médiateur et nous avons suspendu notre protestation. Le 24 septembre de la même année, le Premier ministre nous a lui-même promis de régler le dossier et a suspendu toutes les poursuites qui pesaient sur le secteur. Le 20 janvier de l’année suivante, le gouvernement nous a soumis son projet qui contenait quelque 26 pages. Nous avons pris une année pour tout étudier et faire part de nos propositions le 1er mars 2005.
Après cela, silence radio. Aucun écho du gouvernement jusqu’au 24 avril 2006 où nous avons été surpris par une autre vision des choses. Le gouvernement nous avait alors proposé de nous amnistier d’un total de 100.000 DH d’arriérés. Nous ne refusons pas de payer les charges que tout le monde paie, mais les impôts sur le revenu. Même les conseils municipaux exigent des écoles privées des impôts sur chaque élève. Pourtant, l’enseignement privé est considéré, dans la charte de l’éducation, comme partenaire essentiel de l’Etat pour l’amélioration de la qualité de l’éducation. Le secteur privé participe à hauteur de 20% à l’effort national de l’enseignement à l’horizon 2010, selon la charte.

Et pour ce qui est des établissements étrangers ?
Nous considérons que la concurrence est bénéfique lorsqu’elle pousse à l’amélioration de la qualité. Ce qui nous pose plutôt problème, ce sont ces écoles et centres privés étrangers, dont les prix sont très élevés : 50.000 DH par an. Nous ne comprenons pas pour quelle raison ils demandent autant et quel rôle ont-elles à jouer dans notre société. Nous, nous avons pour principal objectif de mieux couvrir l’ensemble du Maroc (y compris les zones rurales) en étant à la portée de toutes les bourses. Et pour ce qui est de l’évaluation de la qualité, nous comptons avant tout sur les parents.
Nous voudrions également que l’obstacle de l’investissement dans ce domaine soit remis en question. Car, parfois les critères qu’on impose sont difficiles à concrétiser comme, par exemple, un mètre carré pour chaque élève. Tout cela ne nous condamne à avoir toujours les mains liées.

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