Dans l’hôpital Mohammed V d’Al Hoceima, les chambres sont quasiment toutes occupées par des blessés du tremblement de terre du mardi noir (24 février). Leur état est plus ou moins grave. Il sont réunis par deux, ou par six dans leurs chambres dans une ambiance silencieuse, pour ne pas dire triste.
Wayaou Marzouk raconte difficilement qu’il vient de perdre quatre enfants et leur mère. « Ma maison et celle de mon père ont été complètement détruites par le séisme », dit-il. Il retient à peine ses larmes, mais le ton de sa voix le trahit. Ses phrases sont à peine audibles et ponctués par des soupirs profonds. C’est un habitant de Tamasint, à une dizaine de kilomètres. Les séquelles du séismes, ils les gardera toute sa vie. Au fond de son coeur d’abord, à cause de la disparition de ses proches, mais également sur son propre visage : il a une blessure à la joue gauche de plus de dix centimètres.
Un autre témoignage, aussi émouvant que le premier, a été livré par Moufid Ahmed. Il habitait avec ses parents dans un quartier d’Imzouren. Sa maison est l’une des premières à s’être effondrée. « Je croyais faire un cauchemar quand notre maison s’est effondrée », raconte Ahmed. En fait, trois maisons, côte à côte, sont tombés en même temps. « Quelques minutes après la première secousse, j’ai senti le poids des briques sur mon corps. J’ai réussi à m’en débarrasser », ajoute-t-il. Toute la ville d’Imzouren était dehors. Les gens ont commencé à appeler leurs proches qui sont restés sous les décombres. « Mais sans résultats », dit Ahmed. Celui-ci a d’ailleurs perdu son père et sa mère dans ce séisme. Ils sont morts sous les décombres. « Que Dieu ait leur âme », soupira-t-il. « C’est le président de la commune d’Imzouren, Hassan H’midouch, qui m’a conduit à l’hôpital », souligne Ahmed. Il souffrait d’une blessure au pied. Maintenant, il est pris en charge à l’hôpital Mohamed V d’Al Hoceima.