Société

Tramway de Casablanca : c est le Statu Quo !

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Depuis mardi, le trafic du tramway casablancais connaît énormément de perturbations et pour cause, une grève des conducteurs. Ces derniers s’estiment «lésés» dans leurs droits, leur liste de revendications a du mal à trouver entièrement écho chez les responsables de Casa-Tram et en attendant la fin de la discorde, le trafic ne sera assuré qu’à hauteur de 40%. Que revendique le personnel ? A quel point cette grève pourrait-elle aller et quel est le positionnement de la direction de Casa-Tram dans tout cela ?

Horaires de travail inconvenables, sanctions arbitraires, absence d’un règlement intérieur, favoritisme, non-respect de promesse d’évolution… Que retenir de cette palette de revendications qui semble s’allonger au fur et à mesure que les jours de grève se prolongent ? Pour Casa-Tram, première concernée par ces turbulences de fonctionnement du tramway dont, rappelle-t-on, elle prend en charge l’exploitation pour le compte de Casa Transport, bien que le droit à la grève soit indiscutable, «des propos diffamatoires et calomnieux» sont formulés à son égard. Chama Cherradi, DRH de Casa-Tram, affirme avoir «pris en considération et répondu favorablement à la plupart des revendications des grévistes».

Elle précise également que «contrairement à ce que les supports médiatiques relatent, les employés bénéficient de la totalité de leurs droits de base. Ils ont une couverture sociale, payés pour les heures supplémentaires et leurs salaires sont alignés à ce qui se pratique dans le marché». Il y aurait toutefois quelques mesures sur lesquelles il ne serait pas question de se rétracter. Il est question ici de la demande d’annulation des sanctions prononcées ainsi que celle de l’augmentation générale des salaires à hauteur de 50%.  

De l’autre côté, les grévistes ne sont pas près de céder et la grève a été reconduite jusqu’à ce lundi. Selon Mohamed Mitali, président de l’Union des fédérations nationales et professionnels du transport au Maroc (UFNPTM), «tant que Casa-Tram n’aura pas rappelé le personnel sanctionné, viré, au service, la grève ne prendra pas fin».

Le syndicat campe donc sur ses positions. Quant à Casa-Tram, Chama Cherradi reconnaît qu’il y a actuellement un statu quo et insiste fermement sur l’impossibilité de revenir sur les sanctions décidées dans la mesure où «la société est là pour garantir la sécurité et la bonne santé de circulation du tramway. Nous sommes là pour offrir un service public de qualité et nous ne pouvons pas de ce fait tolérer que des erreurs professionnelles soient faites sans qu’il y ait inquiétude». Là aussi, le personnel de Casa-Tram demeure dans le flou puisque «en absence d’un règlement intérieur, il est impossible pour nous de savoir à quoi nous attendre.

Les sanctions sont peut-être basées sur le code du travail mais là aussi il faut savoir que sur ce code, il n’existe pas de texte spécifique à notre fonction. La marge d’improvisation est grande et les sanctions pour une même erreur peuvent différer d’une personne à une autre», s’indigne Oualid Louhani, conducteur et membre de l’UFNPTM. Il est à noter à ce titre que Casa-Tram existe depuis à peine une année et que, juridiquement, cette entreprise est appelée à se doter d’un règlement intérieur dans un délai de deux années. «Nous y travaillons, la publication du règlement intérieur est prévue pour fin 2013. En attendant cette date, nous sommes tenus d’avoir le code du travail comme seule référence» précise la DRH de Casa-Tram.

A l’heure actuelle, des négociations seraient en cours afin de trouver un terrain d’entente. D’ici là, la reprise du service ne sera pas entièrement assurée. Le parc des rames en circulation a été réduit de 37 à 14 rames. Chose qui n’a pas été sans conséquences, quoique d’après Chama Cherradi, «même si la fréquence a été réduite de 40%, nous n’avons noté que 20% de clients en moins durant les premiers jours de grève. Nous restons optimistes et ouverts à tout dialogue». Une chose est sûre, tant que les deux entités ne sont pas prêtes à se rétracter, il y a lieu de regagner la table de négociations afin que leurs intérêts mutuels ainsi que le service public dont ils sont garants soient assurés de nouveau.

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