Société

Tribune libre : De Jeunes électeurs à convaincre

© D.R

L’un des combats majeurs de notre société aujourd’hui est, sans doute, la lutte contre la relégation, l’exclusion de la jeunesse et les risques de ghettoïsation urbaine.
Ces enjeux ne sont pas spécifiques à notre pays, il suffit de voir les exemples de la France et les Etats-Unis pour se convaincre de l’acuité du défi. Chez nous, l’un des handicaps majeurs relève de la psychologie même de nos jeunes : le manque de confiance en eux-mêmes, fruit de notre système d’éducation, notre administration, notre cellule familiale !
D’où la difficulté pour nos jeunes à s’impliquer, prendre des risques, être acteurs de leur propre vie, d’où également une frilosité, une sorte de paralysie devant la prise d’initiatives.
Or, justement, l’heure est à l’engagement : politique, social, associatif… Soyons en persuadés, rien ne se fera sans l’adhésion de notre jeunesse. L’engagement associatif en est un exemple frappant. Dans nos quartiers, nos communes rurales, émergent un esprit nouveau, une démarche neuve… impulsée notamment par nos jeunes. Indispensable à la marche et au progrès de notre pays, le mouvement associatif est en train d’accomplir un travail formidable d’éducation, de pédagogie, d’éveil. L’encadrement de la population revient également aux partis politiques, et les deux pôles ne doivent ni ne peuvent se confondre.
Chacun dans son rôle !
L’on ne peut confondre les missions, c’est pourquoi les politiques, tentés par le récupération sans vergogne de jeunes associations ou par la création d’«associations paravents», se fourvoient tout autant que la «société civile» qui prétend remplacer les politiques. Parmi les facteurs d’exclusion de notre jeunesse figure – en première place – la problématique de sa représentativité. Quelle place pour nos jeunes au sein des partis ? au cœur des instances élues ? dans les instances sportives, y compris dans les comités locaux de l’INDH… ?
Pourtant la société civile elle-même serait mal venue de se positionner en un donneur de leçons : il suffit de voir la composition de ces «grandes associations» pour constater… l’absence des jeunes, dans les instances dirigeantes.
Le mouvement associatif de terrain vient heureusement inverser la tendance, où l’on voit justement la jeunesse être l’acteur principal et représenter la réalité du tissu associatif de proximité.
Les chantiers de lutte pour sortir notre jeunesse de la relégation sont nombreux, le moyen idoine est incarné par l’engagement associatif: s’assumer, prendre des décisions, être responsable dans des domaines aussi variés que le social, la culture, le sport, la formation, le civisme… forment le caractère et façonnent le futur citoyen. Citoyen sans lequel notre futur ne peut se construire : faire confiance à nos jeunes et leur donner les armes pour s’intégrer socialement en sont les clés.
Le champ politique doit s’ouvrir à la jeunesse et les jeunes eux-mêmes doivent l’investir : pourtant, cela ne se décrète pas… mais se construit au quotidien, pas à pas, sur le terrain.
C’est pourquoi en lançant leur campagne d’inscription sur les listes électorales «La carte d’électeur : mon passeport pour choisir», les jeunes de Maillage font figure de pionniers. Vraie campagne de proximité, sans «boîte de com», avec une affiche réalisée par un jeune issu d’un quartier populaire, ils veulent éveiller la conscience de la jeunesse.
Deux des associations du Réseau, œuvrant à Salé et aux noms ô combien significatifs «Jeunes Citoyens» et «Ouled El Hay» lanceront la mobilisation en organisant une rencontre entre jeunes et leaders politiques dans leurs quartiers.
De son côté, le ministre chargé de la Jeunesse, Si Mohamed El Gahs, avec les «Forums pour la participation politique des jeunes» apporte son poids, son expérience et vient combler le vide creusé par les politiques déconnectés de la jeunesse.
Réconcilier les jeunes avec les urnes n’est pas une mince affaire et mérite le titre de cause nationale.
Le droit de vote est aussi un devoir !

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