Société

Tué pour un malheureux billet de 20 dirhams

Commissariat de police de Berrechid, province de Settat. Le téléphone de la salle de trafic sonne. À l’autre bout du fil la voix d’une femme qui gémit. Elle ne s’exprime que difficilement. «Mon frère a été tué…», balbutie-t-elle. «Où ?» lui demande le policier qui réceptionne les appels téléphoniques; ilnote les informations dans son calepin, avant d’alerter ses supérieurs. Elle lui indique le lieu : lotissement Samira. Une estafette est dépêchée sur les lieux du crime. Les badauds étaient déjà sur place. Chacun raconte sa version bien que dans leur majorité, ils n’ont pas assisté au crime. Les policiers essaient de les disperser. Le chef de la brigade se penche vers le corps de la victime, qui gisait dans une mare de sang et portait les traces de coups d’une arme blanche, il tâte la nuque de la victime par son index. Aussitôt, il se relève, très vite pour s’adresser à ses collaborateurs : «Il est encore en vie, appelez l’ambulance». L’un d’eux téléphone à la protection civile. En un clin d’oeil, cette dernière s’est dépêchée sur les lieux et évacue la victime sur l’hôpital Arrazi où elle a rendu l’âme quelques heures plus tard. Il s’agit d’un célibataire de trente-trois ans prénommé Abdelhak. Son niveau scolaire ne dépasse pas la 5ème année de l’enseignement fondamental. Mais, il n’a jamais chômé. Il a rejoint une boucherie de son quartier. Au fil des mois, il a évolué du statut d’apprenti boucher à celui de boucher professionnel. C’est dans ce monde des bouchers qu’il a fait la connaissance de Abdelouahed, trente-deux ans, célibataire lui aussi. Abdelouahed a quitté l’école à la 7ème année de l’enseignement fondamentale. Après avoir passé quelques mois en tant que plongeur dans un café, il devient boucher à son tour. Sa relation avec Abdelhak s’est consolidée au fil des jours au point qu’ils sont devenus inséparables. Mais l’un a fini par tuer l’autre. Pourquoi ? C’est la question à laquelle le chef de la brigade criminelle cherche à répondre. Mais il lui fallait d’abord arrêter le meurtrier qui a pris la poudre d’escampette. Les enquêteurs se dépêchent chez son père. Il ne s’y trouve pas. Où peut-il être ? Son père leur confie qu’il aurait voyagé chez sa soeur qui séjourne à Casablanca. Sans perdre de temps, ils se sont rendus à cette ville pour l’arrêter et le conduire à Berrechid. «Je lui ai prêté 20 dh depuis plus d’un mois…», avoue Abdelouahed qui regrette son acte. Il n’avait pas l’intention de le tuer. «Je ne voulais pas le liquider…Il m’a giflé lorsque je l’ai qualifié de voleur …Je n’ai pas pu contrôler mes nerfs…», précise-t-il. Ils étaient seuls dans la rue. En un laps de temps les tensions sont montées d’un cran pour que le couteau soit brandi. Abdelouahed lui a asséné un seul coup au niveau du cou. Abdelhak s’est effondré. Mais Abdelouahed ne pensait pas qu’il allait le perdre une fois pour toute. «J’ai regretté mon geste», confie-t-il aux enquêteurs. Abdelouahed attend actuellement son jugement par la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Settat.

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