Amnesty International dénonce les pressions exercées par les autorités tunisiennes sur les militants des droits humains et exige «la fin des manœuvres de subversion qui consistent à infiltrer et semer le trouble» parmi les organisations, dans un rapport publié mardi. «Les autorités tunisiennes doivent mettre fin aux manœuvres de subversion qui consistent à infiltrer et semer le trouble au sein des organisations de défense des droits humains et des groupes de dissidents», écrit Amnesty international dans un rapport de 20 pages intitulé «Tunisie. Des voix indépendantes réduites au silence». Selon Amnesty, les «organisations de la société civile», dont «aucune ne peut fonctionner sans ingérence du gouvernement dans ses activités», sont particulièrement confrontées à «l’infiltration (…) et au harcèlement des militants». L’organisation basée à Londres décrit ainsi la situation de la Ligue tunisienne des droits de l’homme soumise à «une pression interne incessante depuis qu’elle a été légalement contrainte d’ouvrir ses portes à tout le monde en 1992, permettant ainsi aux partisans du gouvernement d’y adhérer». Elle évoque également la «surveillance» dont font l’objet les militants des droits de l’Homme, suivis, selon elle, jusqu’à «leurs rendez-vous chez le médecin ou même à des funérailles».
La situation des journalistes et des défenseurs des droits humains en Tunisie fait régulièrement l’objet de vives critiques. Vendredi, un porte-parole du département d’Etat américain, Mark Toner, a indiqué que «les États-Unis (étaient) profondément inquiets d’un déclin des libertés politiques, notamment les sévères restrictions de la liberté d’expression en Tunisie» après la condamnation d’un journaliste de télévision (qualité que lui dénie Tunis), Fahem Boukadous, à quatre ans de prison.