Société

Un acharnement meurtrier

© D.R

Abdelkader, quadragénaire, n’est sorti de prison que récemment après avoir purgé une peine d’emprisonnement pour vol qualifié. Ce n’était pas son premier séjour derrière les barreaux, puisqu’il avait purgé neuf autres peines d’emprisonnement, toujours pour les mêmes motifs, à savoir : vol qualifié, coups et blessures, consommation de drogue et ivresse. Et il semble qu’il n’en était pas à sa dernière incartade… Quand il a été relâché la dernière fois de la prison, il a rejoint sa famille au quartier Moulay Abdellah, à Aïn Chock, Casablanca. Ses parents et ses neuf frères et soeurs lui ont donné une chambre au rez-de-chaussée. Ils lui ont demandé de s’y installer et de rester tranquille sans s’occuper de quoi que se soit. Ce sont eux, lui ont-ils assuré, qui se chargeraient de tout ce dont il aurait besoin. Ce qui importait pour eux c’était qu’il reste calme, à l’abri des mauvaises fréquentations, loin de la consommation du haschich et des comprimés psychotropes. Bref, ils souhaitaient qu’il se réintègre dans sa famille et, partant, au sein de la société. Mais rien n’a été mis à sa disposition pour y arriver et il est resté en marge. En conséquence, il s’est jeté une fois encore dans le monde de la drogue et de la violence au point que personne parmi ses proches ne voulait de lui. Chacun d’eux l’évitait pour empêcher un éventuel accrochage. Ses voisins également l’évitaient parce qu’il ne les épargnait pas par ses agressions et sa violence. Il n’hésitait pas à les insulter et les injurier sans raison. Il suffisait qu’il ne dispose pas de quoi se payer sa dose quotidienne en haschich ou en comprimés psychotropes pour qu’il se révolte contre ses parents, ses frères et soeurs et ses voisins. Toutefois, personne ne savait pourquoi il se rendait, à chaque fois qu’il se révoltait, directement vers Brahim, un bijoutier installé dans le même quartier. Ce dernier s’est plaint à maintes reprises auprès de ses parents. Mais en vain. Personne ne pouvait l’empêcher d’agresser ses voisins.
Ce jour de Ramadan, Abdelkader est sorti de chez lui, vers 10h du matin. Sans réfléchir, il s’est dirigé directement vers la bijouterie de Brahim. Que voulait-il de lui ? Personne, dans le quartier, ne savait au juste. Mais les voisins ont remarqué qu’Abdelkader a commencé à l’insulter sans raison apparente. Brahim a tenté de rester calme et de s’abstenir de réagir. Mais Abdelkader a dépassé ses limites quand il a essayé de briser la vitrine. Aussitôt, Brahim est sorti de la bijouterie pour tenter de l’en empêcher. Il lui a asséné des coups de poings et de pieds. Seulement, Abdelkader est devenu très enragé et a pris un bâton pour porter un coup à Brahim. Ce dernier est retourné dans sa bijouterie pour se saisir lui aussi d’un bâton et s’est dirigé vers Abdelkader qui continuait à l’insulter. Brahim lui a donné des coups si violents qu’Abdelkader s’est enfui et est rentré chez lui. Après quoi, il est sorti à destination du quartier Koreaâ, à la recherche d’un couteau. D’un marchand ambulant à l’autre, il en a trouvé un à un prix ne dépassant pas les dix dirhams.
Le même jour, vers 16h00, Abdelkader est retourné dans son quartier et il s’est tenu précisément devant la bijouterie de Brahim. Il a commencé à l’insulter une fois de plus. Quelques voisins sont intervenus pour lui demander de retourner chez lui et laisser le bijoutier tranquille. Mais en vain. Il a continué ses mauvais comportements. Pour éviter tout problème, le bijoutier a fermé son établissement dans l’intention de rentrer chez lui. Cependant, quand il s’est apprêté à monter dans sa voiture, Abdelkader l’a suivi tout en continuant à l’insulter. Il a même tenté de l’empêcher d’y entrer. En colère, Brahim s’est tourné rapidement vers lui et lui a donné un coup de poing. Abdelkader a perdu son équilibre, mais sans qu’il tombe. Il s’est contenté de reculer d’un pas, juste la distance pour sortir un couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements et s’est avancé vers lui pour lui asséner un coup au niveau du cou, près de la carotide. Brahim, qui a lancé un cri strident, est monté dans sa voiture et a démarré à destination de la polyclinique de la CNSS située au boulevard Al Qods. Quelques minutes après y avoir accédé, il est décédé. Alertés, les éléments de la neuvième section judiciaire de la brigade urbaine de la Sûreté d’Aïn Chock-Hay Hassani se sont dépêchés sur les lieux et se sont lancés à la recherche d’Abdelkader. Ils l’ont arrêté dans un terrain vague au quartier Moulay Rachid, en possession de son couteau. Il a été traduit mardi 2 novembre devant la Cour d’appel de Casablanca.

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