Société

Un Douar pas comme les autres

© D.R

Que se passe-t-il au Douar El-Koudia ? Les chargements et déchargements d’ordures ménagères s’y font dans l’anarchie totale. Une activité à laquelle se livrent des charretiers à la recherche de quoi alimenter le bétail. Ce terrain situé à côté de Jbel Guelliz est à un millier de pas de quelques grands hôtels de la place. Le Tichka, le Samiramis, le Tropicana, le Tafilalet, le Sahara in et le Amine souffrent de la proximité de cette espèce de décharge. Sans oublier les bâtiments limitrophes dont les habitants se plaignent à cause des mauvaises odeurs. Comment se fait-il qu’une ville touristique aussi prestigieuse que Marrakech, pour laquelle  le pays a de grandes ambitions, puisse abriter un tel capharnaüm ? Cette ville est la première destination touristique au Maroc avec 1,5 million de visiteurs pour l’année 2004. il est prévu d’atteindre 3 millions de visiteurs à l’horizon 2010 !. «Nous sommes en discussions avec les charretiers et les occupants de ce terrain. Nous essayons de les recaser ailleurs», répond Omar Jazouli, Maire de Marrakech. En fait, ce terrain vague est une sorte de «Roua». Les «Roua» sont des espaces qui étaient réservés dans le temps au repos et à l’alimentation des animaux de trait. Ces «Rouas», étaient localisés un peu partout dans la ville, du temps où les Marrakchis n’avaient d’autres moyens de locomotion que les mules et les bourriques. Ces endroits ont pratiquement disparu de la ville. Celui de Douar El-Koudia est l’un des derniers qui restent. Il compte avec Jbel Guelliz quelque 30 mille habitants. Le Douar est alimenté en eau potable et en électricité, mais n’est pas équipé en canalisations des eaux usées. C’est en partie une sorte de bidonville où animaux et humains cohabitent. «Douar El-Koudia ne faisait pas partie de la ville de Marrakech. C’est un Douar qui était à quelques kilomètres et qui était habité de ruraux», rappelle Si Mohammed, un Marrakchi de pure souche. C’est en fait la ville qui a grandi énormement au point de se rapprocher du douar de la discorde. Les habitudes n’ont pas changé pour autant. Les charretiers et les propriétaires des calèches continuent à ramener leurs animaux pour manger au Douar. «La ville de Marrakech compte environ 3.000 charrettes et 256 calèches», indique le Maire de la ville. Pratiquement tous les animaux de trait de ces moyens de locomotion traditionnels transitent par le Douar. «A Marrakech, certaines personnes habitant à la périphérie de la ville continuent à faire de l’élevage. Elles ont des petits troupeaux de moutons, de vaches, de chèvres. Eux aussi viennent faire pâturer leurs bétail au Douar», continue Omar Jazouli. Voilà donc la situation dans ce «Douar de la honte», comme n’hésite pas à l’appeler Abdellatif, un jeune militant pour la promotion de Marrakech !. «Il y a un arrêté municipal qui interdit la circulation des animaux dans un certain périmètre de la ville», annonce le Maire de la ville. Selon lui, les discussions avec les habitants et les charretiers sont en cours. «Ils se montrent réticents parce que le Douar est à proximité de la ville», explique Omar Jazouli. Cela ne l’empêche pas de se montrer optimiste quant au relogement des habitants du Douar. «Nous comptons régler cette affaire avant la fin de l’année en cours», déclare le Maire sur un ton déterminé. Rendez-vous alors dans quelques mois !

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