Société

Un duo s’unit pour violer

La porte principale du lycée El Fath à Khemisset grouille de monde, normal. Il est 16h et c’est la sortie des classes. Maria et Souâd ne traînent pas avec leurs camarades, elles préfèrent rentrer chez elles seules et profiter de ces moments de solitude pour échanger leurs peines, leurs joies et leurs secrets.
Les deux amies connaissent le trajet. Ce n’est pas la première fois qu’elles l’empruntent, elles marchent nonchalamment dans leurs jellabas, partagées entre chuchotements et fous rires, elles ne se sont pas aperçues que non loin de là, Rachid et Hammou, les guettent avec une dangereuse lueur dans le regard. «Suivez-nous calmement et sans crier, faites semblant qu’on se connaît sinon…», menacent les deux jeunes hommes en sortant des couteaux discrètement pour ne pas attirer l’attention des rares personnes qui peuplaient la rue. Les deux jeunes filles saisies de panique n’ont d’autre choix que d’obtempérer. Rachid prend Maria par le bras et Hammou fait pareil avec Souâd, et les deux couples se dirigent bras-dessus bras-dessous, vers le jardin public du 3mars. Durant tout le trajet, les jeunes filles ne cessent de supplier leurs agresseurs-kidnappeurs : «Mais que voulez-vous ?», demandent-elles. Rachid et Hammou ne répondent pas et les font taire en pointant sur elles leurs armes.
Une fois arrivées au jardin public, Maria et Souâd s’attendent au pire. Ce n’est que lorsque Rachid enlève sa veste et la jette par terre que les deux lycéennes comprennent la situation, elles commencent à pleurer, à supplier les jeunes hommes : «s’il vous plaît ne nous faites pas de mal, que Dieu vous bénisse, ayez pitié de nous… s’il vous plaît laissez nous partir, on ne le dira à personne, mais laissez nous partir». Leurs supplications sont vaines et ne perturbent pas la conscience des agresseurs d’un iota. Au contraire, ils semblent même que les gémissements des victimes contribuent à l’excitation des deux malfrats. Rachid se jette sur Maria, lui enlève sa jellaba, ses deux pantalons et sa culotte. Maria essaie de se débattre, mais Rachid la roue de coups et la viole sauvagement en la dépucelant. A leur côté , Souâd subit le même traitement de la part de Hammou. Elle aussi est violée et dépucelée sans pitié. Quelques heures plus tard, les deux filles sont toujours séquestrées. Rachid et Hammou, avides et inassouvis, les emmènent, toujours sous la menace des couteaux, jusqu’à un petit mur derrière la perception de la ville. Là, ils les violent une fois encore.
Hammou est allé plus loin, il ne supporte pas de voir un collier doré au cou de Souâd. Il l’arrache violemment et la blesse au cou. Quand ils les lâchent enfin, il est 20h passées. Maria et Souâd, dans un état lamentable, rentrent chez elles. Chacune d’elles s’est jetée entre les bras de sa mère, pleure, crie. Elle ne sait quoi dire, ni quoi faire. Les images de leurs violeurs leur hantent l’esprit. Aucune d’elles n’a fermé les yeux cette nuit. Leurs mères tentent de les consoler, de les calmer. En vain. Le lendemain matin.
Maria et Souâd accompagnent leurs mères au commissariat de police et déposent plaintes. Les investigations policières n’ont pas dépassé deux jours pour alpaguer Hammou et Rachid. «Oui, on a déjà violé une autre fille» affirme Rachid aux enquêteurs. La victime a été identifiée par la police et convoquée. Elle s’appelle Fouzia. Quand elle les a vus, elle fond aux larmes et commence à relater :«“Naâme a Sidi“, c’est bien eux, ils m’ont agressée au quartier Salam, et m’ont menée de force derrière l’hôtel(…), là ils m’ont violée sauvagement à tour de rôle…». Fouzia ne continue pas son récit, les souvenirs de cette horrible tragédie lui resteront à jamais gravé dans l’esprit. A la salle d’audience de la chambre criminelle près de la cour d’appel de Rabat les violeurs et leurs victimes sont face à face. Les premiers se disculpent et les seconds accusent. Seulement la cour est convaincue de la culpabilité de Hammou et Rachid. Elle les a condamnés à 10 ans de réclusion criminelle.
Quand ils ont quitté la salle d’audience sous la surveillance des policiers, ils étaient conscients qu’ils auront un peu plus que la trentaine lorsqu’ils sortiront de la prison. Seront-ils conscients que leurs victimes n’auront sans doute pas oublié leur dignité perdue ?.

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