Société

Un énième débrayage du personnel de santé

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Les grèves dans le secteur de la santé reprennent. Un débrayage national de 24 heures aura lieu jeudi 5 juillet à l’appel des syndicats du secteur de la santé affiliés à l’UGTM, la CDT, la FDT et l’UNTM. L’arrêt de travail concernera l’ensemble des structures de santé du Royaume tous services confondus, à l’exception des services Urgences et soins intensifs. Pour les syndicats en colère, les mouvements de protestations ne sont  pas prêts de s’arrêter si le ministre de la santé, Lhousseine Louardi ne répond pas à leurs doléances. «Lors de notre dernière réunion avec le ministre au mois de mars 2012, il s’est engagé à satisfaire la majorité de nos revendications. Quatre mois plus tard, il n’en est rien. Nous en sommes toujours à la case départ», déplore Dr Mostafa Chanaoui, secrétaire général du Syndicat national de la santé affilié à la CDT. Les syndicalistes reprochent le comportement du ministre de la santé. «A travers ses différentes sorties médiatiques, il essaie de masquer les défaillances de la santé alors que le secteur est en pleine crise», affirme Dr Chanaoui. La position  du ministre de la santé à ce sujet reste inconnue. Contacté à plusieurs reprises par ALM, il est resté injoignable.
Les syndicalistes reprochent au gouvernement son manque de volonté politique en pointant du doigt le budget de la santé jugé «dérisoire» et le manque crucial du personnel de santé. Rappelons à ce sujet que selon les estimations du Dr Chanaoui, le  Maroc  compte 46.000 fonctionnaires dont 10.000 médecins et 26.000 infirmiers pour une population de 33 millions d’habitants. «Chaque professionnel de santé effectue le travail de 5 à 6 personnes. Certains hôpitaux travaillent avec un médecin et un infirmier pour tous les services. C’est notamment le cas de l’hôpital d’Ifni. Nous ne pouvons plus continuer à travailler dans ces conditions», souligne-t-il. Et d’ajouter : «Nous avions demandé à maintes reprises une augmentation du personnel de santé. En vain. 2.000 nouveaux postes sont créés chaque année alors que 1.000 personnes sortent en retraite annuellement».
Les syndicalistes contestent la multiplication des poursuites à l’encontre des fonctionnaires de la santé. Des mouvements de protestations avaient été menés il y a quelques mois contre les jugements à l’encontre des infirmières Fatima Darak et Fatima Ouhssayen de la maternité de Ouarzazate et à l’incarcération en mai 2012 de deux autres infirmières qui exerçaient à la maison d’accouchement de Aïn Harrouda. A l’heure actuelle, les deux infirmières sont toujours derrière les barreaux alors qu’une demande de liberté sous caution avait été déposée par l’avocat du barreau de Mohammedia désigné par les quatre centrales syndicales. Dans cette affaire, le ministre de la santé avait clairement  souligné que son département ne pouvait interférer dans l’action du pouvoir judiciaire. Une réaction qui avait aussitôt été jugée «négative» par les syndicats.

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