Société

Un grand Roi chez nous

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Fin des malentendus, retrouvailles et réchauffement diplomatique après le désagréable passage du gouvernement Aznar, rétablissement de rapports politiques condamnés à converger, confirmation d’un partenariat économique privilégié et consécration des solides liens culturels et sociaux entre deux nations que tout devrait unir, telles sont, entre autres, les conclusions qui reviennent le plus souvent, et depuis quelque temps déjà, quand les relations maroco-espagnoles sont abordées. Quel meilleur préambule à la visite d’Etat qu’effectuent, dès ce lundi 17 janvier, leurs Majestés le Roi Juan Carlos et la Reine Sofia au Maroc, à l’invitation de Sa Majesté Mohammed VI. Cette visite est la première du genre depuis l’intronisation de Sa majesté le Roi Mohammed VI. La première visite d’Etat effectuée par Le Roi d’Espagne au Maroc a eu lieu en 1979. C’est dire l’importance d’un déplacement aussi stratégique que haut en symboles.
Au programme de cette visite, qui se poursuit jusqu’au 19 janvier, le discours très attendu, mardi dans la matinée à Rabat, du Souverain espagnol devant le Parlement. La Chambre des représentants et la Chambre des conseillers tiendront, à cet effet, une séance spéciale. A cet égard, et dans une lettre aux deux Chambres du Parlement espagnol à cette occasion, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a émis le souhait que «le Parlement soit le centre de la vie politique, même en politique étrangère». A ce titre, deux députés font partie de la délégation officielle espagnole, à savoir les présidents de la commission des Affaires étrangères, Josep Antoni Duran Lleida (parti Convergencia Uno) et de la Coopération, Delia Blanco (Parti socialiste ouvrier espagnol-PSOE). L’ancienne ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Aznar, Ana Palacio, a, pour sa part, décliné l’invitation.
Le Souverain espagnol, qui recevra le Premier ministre, Driss Jettou, procèdera également, avec la Reine Sofia, à l’inauguration du nouveau siège de l’ambassade d’Espagne à Rabat. La visite des Souverains espagnols au Maroc sera aussi l’occasion d’une rencontre avec les membres du Comité Averroès pour le développement des relations maroco-espagnoles et les membres de la commission mixte chargée de la liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar. Egalement très attendue, vu le poids de la culture espagnole dans le Nord du pays, la visite qu’effectuera le Roi Juan Carlos à Tanger, où il sera procédé à l’inauguration de la station thermique de Tahadart, mais aussi et surtout à Tétouan, où les travaux de réalisation de l’Université maroco-espagnole seront lancés.
A Marrakech, le couple royal visitera une exposition organisée au Théâtre royal de Marrakech sous le thème «L’Espagne et le Maroc : une histoire commune». Le Roi Juan Carlos présidera également, et toujours à Marrakech, le 19 janvier, une rencontre économique avec les représentants de quelque 100 entreprises espagnoles et de 250 entreprises marocaines. Les fâcheries politiques n’ont d’ailleurs jamais entravé le développement des relations économiques, l’Espagne étant le deuxième partenaire commercial du Maroc, avec des échanges commerciaux qui se sont établis, pour le premier semestre de 2004, à 1,54 milliard d’euros contre 1,37 milliard en 2003. Quelque 600 firmes espagnoles sont implantées au Maroc, dont 40% sont catalanes. Le rachat de la Régie des tabacs par Altavis, la cession du projet de station balnéaire de Sâaidia au groupe espagnol Fadesa ne font que renforcer le partenariat économique entre les deux pays. La période de tensions qu’ont traversée les relations entre les deux pays sous le gouvernement de José Maria Aznar est désormais révolue. La rencontre, en avril 2004 à Casablanca, entre S.M. le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, au cours de sa toute première visite officielle en tant que chef de gouvernement et sanctionnée par la « Déclaration de Casablanca », a marqué le début du réchauffement de ces relations sur les bases de la confiance, de la solidarité et du respect mutuels.
Depuis, les contacts ont repris de plus belle et à tous les niveaux. En tête des dossiers épineux, figurait la question du Sahara, dans laquelle la position espagnole de complaisance à l’égard du « polisario » et son inapplicable référendum a cédé devant un « engagement positif et actif » pour une solution politique à ce dossier. La coopération s’est également renforcée en matière de lutte contre l’émigration clandestine, mais aussi contre le terrorisme. Un fléau qui a frappé aussi bien le Maroc, un certain 16 mai 2003, que l’Espagne, le 11 mars dernier (191 morts), lors de véritables massacres commis par des terroristes marocains. D’autres pommes de discorde subsistent entre les deux Royaumes, comme la pêche ou la prospection pétrolière. Mais l’entente durable n’en est qu’à ses débuts.

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