Société

Un levier pour l’investissement

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Quelques jours seulement après l’adoption du Code du travail par le Parlement, le ministre de l’Emploi, Mustapha Mansouri, a organisé une conférence de presse pour en expliquer la teneur. Réuni le mercredi dernier, à Rabat, autour de responsables de la CGEM et des centrales syndicales, Mansouri a commencé par rappeler tout le processus juridique et politique par lequel ce fameux code est passé. En effet, les premières moutures de ce code datent du début des années 80. Au fil des années, des obstacles se sont dressés face à sa concrétisation. Certains ont été contournés, d’autres pas. Avec l’arrivée de Driss Jettou, à la tête du gouvernement, l’un des chantiers prioritaires, conformément aux instructions royales, a été celui d’expédier au plus vite ce code du travail. Les réunions marathoniennes dans le cadre du dialogue social ont ainsi conduit à la signature d’un accord entre les différents partenaires. En fait, le défi était double. Certes, plusieurs points d’achoppement existaient entre les partenaires sociaux, notamment en matière de flexibilité ou de l’exercice du droit de grève. « Mais le plus grave est que dans l’esprit des investisseurs étrangers, le Maroc ne disposait pas de législation du travail », a souligné le ministre. En effet, les polémiques, beaucoup plus politiques que juridiques, nées autour du code du travail ont jeté le trouble dans l’esprit de bons nombres d’investisseurs étrangers qui se refusaient de « s’aventurer » au Maroc. Par conséquent, le ministre de l’Emploi est conscient que l’adoption du code du travail et sa médiatisation peuvent avoir des retombées positives sur l’investissement étranger dans le pays. « Je suis confiant et optimiste que les investisseurs se sentiront désormais davantage en confiance », poursuit Mansouri. Et d’ajouter, toutefois, que « le code du travail est certes une condition nécessaire pour promouvoir l’investissement au Maroc, mais il n’est pas suffisant ». Il a rappelé, à ce titre, que la réforme de l’administration et de la justice fait partie des chantiers prioritaires du gouvernement. Quant aux dispositions relatives à l’exercice du droit de grève et contenues dans le code du travail, le ministre a précisé qu’elles ne concernaient que les entreprises du secteur privé. Pour ce qui est du reste, une loi organique sera mise dans le circuit législatif dans les prochaines semaines. Mansouri a déclaré que cette loi sera adoptée en octobre prochain. Le code du travail a également instauré une indemnité pour perte emploi (IPE). Des décrets d’applications nécessaires à son entrée en vigueur seront également prêts en octobre prochain. L’adoption du code du travail n’est donc pas une fin en soi. Il a plutôt ouvert plusieurs chantiers que le gouvernement a déjà attaqués en concertation avec la CGEM, les Chambres professionnelles et les centrales syndicales. A ce titre, les inspecteurs du travail vont jouer un rôle prépondérant, notamment en matière de réconciliation, de contrôle et de sensibilisation. Pour ce faire, leur statut sera revu. Mustapha Mansouri a assuré qu’ils « bénéficieront de tous les moyens humains et matériels pour leur permettre de réussir leur mission ».

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