Société

Un maçon tué la veille de l’Aïd

Il a quarante-neuf ans. Il a fui, depuis une vingtaine d’années, la sécheresse et la pauvreté qui ont ravagé son village situé dans les banlieues de Zagoura. Il s’est réfugié à Casablanca et plus précisément au douar T’Kalia, à Hay Hassani, pour fonder un foyer. Il était très content, ce jour du mardi 11 février 2003, parce qu’il a déjà acheté le mouton de l’Aïd Al Adha et qu’il est arrivé en plus à économiser mille cinq cents dirhams.
Vers 18h30mn, il est sorti du chantier où il travaille comme maçon pour se rendre chez lui. Quand il est descendu du bus, la nuit est déjà tombée. Ce n’est pas la première fois qu’il arrive en ce moment au douar T’Kalia. C’est presque tous les jours.
Seulement, son coeur bat la chamade, depuis qu’il a descendu du bus. Il ne savait pas pourquoi. Il a suivi ses pas à destination de son domicile. Tout à coup, il a entendu quelques bruits. Il a tourné sa tête à gauche et à droite pour se rassurer. Il n’a rien vu. Il avait le pressentiment que quelqu’un le poursuivait.
Quelques secondes plus tard, il fut attaqué par deux jeunes hommes. Ils l’ont violenté par des coups de poing. Il n’est pas resté les mains croisées. Il a rendu coup pour coup. Convaincu qu’ils sont plus fort que lui, il a commencé à les supplier et à leur expliquer qu’il ne disposait pas d’argent. «Fouillez-moi, fouillez mes poches…», leur demandait-il. L’un des deux agresseurs a tenté de l’immobiliser et l’autre de lui fouiller les poches. Ils n’ont trouvé que quelques dirhams. A ce moment, ils lui ont demandé d’enlever ses chaussures. Il a refusé. Et ils ont commencé à lui administrer une fois encore des coups de poing. Il a frappé l’un d’eux et a tenté de s’enfuir. Seulement, l’autre a brandi un couteau et lui a asséné deux coups. Ils lui ont enlevé ses chaussures pour mettre la main sur mille cinq cents dirhams. La victime est restée sur les lieux, gisant dans une marée de sang. Personne n’y est passé pour la sauver.
Le lendemain, mercredi 12 février, jour de la fête du sacrifice, les habitants ont découvert son corps sans âme. Il a succombé à ses blessures. Alertés, les éléments de la police judiciaires de la sûreté de Hay Hassani-Aïn Chok ont pris l’affaire en main. Ils viennent d’être informé de la découverte d’un autre cadavre au douar El Messaoudi, préfecture de Casablanca-Anfa.
Les limiers de la PJ ont entamé leurs investigations. Deux jours plus tard, ils n’ont pas encore mis la main sur un indice ou une piste pour arriver à élucider cette nouvelle affaire. Samedi 15 février 2003, vers 19h, les limiers de la police judiciaire recherchaient encore les tueurs du maçon. à ce moment, ils ont été attirés par des cris qui demandaient secours. «C’est la voix d’une fille que j’entends», dit l’un des limiers à son collègue avant de se diriger vers le lieu des cris. Là, ils ont découvert une fille entre les mains de deux jeunes hommes, la trentaine, qui lui ont subtilisé son sac à main et tentaient d’abuser d’elle. Ils l’ont sauvée et ont conduit les deux agresseurs au commissariat de police.
Les deux jeunes hommes ont reconnu être des agresseurs depuis belle lurette et qu’ils opéraient aux alentours du douar T’Kalia. Ils ont avoué plusieurs agressions dont celle du maçon qui est décédé la veille de l’Aïd Al Adha. Le duo a été déféré devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.

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