Société

Un père de famille viole une jeune fille

© D.R

Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Comme à l’accoutumée, la salle d’audience est archicomble. Le président appelle à la barre Samira, une jeune fille de dix-neuf ans, vêtue d’une djellaba verte et d’un foulard noir. Samira se présente devant le juge. Elle tremblait un peu. 
Rapidement, son regard croise celui du mis en cause qui se tient au banc des accusés. Il s’appelle Ahmed, trente et un ans, marié et père d’une fille. Après avoir été chassé de l’école et échoué au collège, il a commencé à apprendre le métier de mécanicien et a fini par travailler dans un garage. Un beau jour, il rencontre la fille de son rêve qu’il a épousée après une histoire d’amour. Une jolie fille a égayé son foyer deux ans après le mariage.
« Elle savait que j’étais marié M. le président », explique-t-il, à la Cour à propos de Samira.
Cette adolescente, qui a quitté l’école à la phase primaire, fréquente le plus souvent des cafés du centre- ville. « Non, M. le président, je ne suis pas une fille de joie ! », répond- elle à la Cour quand elle a été interrogée sur les accusations d’Ahmed.
Ce jeune marié qui rejette l’accusation de l’avoir violée, déclare devant la Cour : « Je l’ai rencontrée dans un café situé au boulevard
2 Mars… Je lui ai demandé de prendre un café avec moi… Elle a accepté ». Selon toujours ses déclarations devant la Cour, elle n’a pas refusé de le rencontrer une deuxième et puis une troisième fois. Lors de la quatrième rencontre, elle lui a demandé de lui prêter un billet de 200 dirhams.
« Je lui ai expliqué que je ne dispose que de 100 dirhams et je le lui ai donné en lui expliquant que je ne le considère pas comme un prêt », précise-t-il.
La quatrième fois, a-t-il ajouté à la Cour, il lui a demandé de l’accompagner chez lui. Ils ont pris un petit taxi à destination du quartier Bourgogne. Là, il l’a conduite dans un appartement meublé pour coucher avec elle. Depuis, il partageait avec elle le même lit en lui versant à chaque fois une somme de 100 dirhams.
« Elle n’était pas vierge M. le président et je lui ai expliqué que je suis marié », affirme-t-il à la Cour.
Samira a rejeté toutes ses déclarations quand elle a pris la parole pour expliquer les circonstances de sa relation avec Ahmed.
« Il m’a expliqué qu’il est célibataire M. le président… Il ne porte jamais la bague du mariage », explique-t-elle à la Cour.
Quand il l’a croisée au boulevard Mohammed V, précise-t-elle et non pas dans un café comme il l’a prétendu, il l’a invitée à prendre un café. En s’attablant, il lui a expliqué avoir l’intention de se marier puisqu’il est encore célibataire. Il lui a affirmé, toujours selon les déclarations de Samira devant la Cour, avoir mis fin définitivement aux aventures avec les filles surtout qu’il a la trentaine et qu’il doit fonder son propre foyer.
Au fil des rencontres, il lui a expliqué que sa mère l’a invitée pour faire sa connaissance. Pleine de joie, Samira l’a accompagné à bord d’un petit taxi pour la conduire ensuite dans un appartement. Surprise !  Il n’y avait personne dans cet appartement. Il a verrouillé la porte et lui a demandé de partager le même lit avec lui. En refusant, il l’a violentée, dépucelée sans pitié avant de l’abandonner. Elle lui a téléphoné, à maintes reprises, lui demandant de réparer ce qu’il avait brisé. Mais, en vain. Qui a raison, qui a tort dans cette histoire ?
La femme et la fille d’Ahmed ont prouvé que ce dernier a tort et qu’il mérite d’être châtié. Après les délibérations, la Cour l’a jugé coupable pour viol et l’a condamné à trois ans de prison ferme, une peine assortie de dommages et intérêts au profit de la jeune fille de l’ordre de 30 mille dirhams. Une somme qui n’effacera pas le traumatisme de la victime.

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