Société

Un quartier en pleine métamorphose

© D.R

Il y a encore quelque temps, il n’y avait que des maisons traditionnelles Rc+2. Une construction communale gérée par les habitants à titre locatif avec des loyers modiques. De longs blocs alignés sur les deux bords de la rue défoncée qui conduit au célèbre marché Koréa en montant de la Place des Sraghnas.
Au fil des années, le nombre de la jeunesse du quartier s’est nettement développé et avec lui le phénomène ravageur du chômage a pris de l’ampleur. Ces jeunes ont pris contact avec les autorités locales pour être autorisés à exploiter le rez-de-chaussée de leurs maisons. Du point de vue urbanistique, c’est une démarche presque impossible à réaliser. Mais devant la pression d’une quarantaine de diplômés chômeurs, les services de la préfecture Derb Soltane El-Fida, qui a opté pour la notion de la proximité, ont provoqué une réunion au siège de la préfecture pour étudier le problème. C’est ainsi que les mêmes autorités ont chargé un architecte (bénévole) de préparer une étude architecturale et un cahier des charges à faire valider par les administrations concernées. Une fois les études faites, elles ont été soumises au conseil communal El-Fida et ont été validées lors de la session ordinaire de février 2003. Les différents intervenants ont conclu que la mise en place d’un investissement local généré par l’activité créée favorise indirectement la lutte contre les pratiques d’ouverture illégale de commerces, et ce à travers la facilitation de la procédure d’autorisation. Le projet est déclenché avec l’engagement solennel des jeunes bénéficiaires que ce seraient eux-mêmes les exploitants des locaux. En revanche, les autorités se sont engagées à les aider en leur garantissant toutes les facilités (élaboration de dossiers, crédits…). Seulement, les choses allaient mal tourner. Des jeunes exploitants se sont dégagées trois catégories. Ceux qui ont les moyens et donc ont automatiquement commencé leurs activités. D’autres, à court de moyens et qui ont trouvé des associés. Et enfin,la troisième catégorie qui a provoqué la polémique.
Il s’agit des jeunes qui ont décidé de céder leurs locaux contre des sommes allant dans le meilleur des cas jusqu’à trois millions de dirhams. Les bruits se sont vite propagés faisant état de prix faramineux.
Devant cet état de choses, et compte tenu des opérations de désistement, contrairement à l’engagement initial, les services communaux ont bloqué les réaménagements. Ce qui a provoqué beaucoup de remous parmi les jeunes qui ont déjà vendu et…pris. Une situation qui ne cadre pas avec la culture de proximité et d’ouverture prônée par les autorités de la préfecture.
Il fallait sortir de l’impasse. Les services de la ville sont allés voir le maire pour en discuter. Après différentes concertations, la solution qui arrangeait tout le monde a été trouvée. Les autorités ont convenu de faire participer les exploitants par désistement aux efforts de la ville concernant la mise à niveau des structures sociales et particulièrement les écoles. Une série de réunions a eu lieu entre autorités locales, arrondissement et exploitants pour aboutir à un programme de réaménagement d’un certain nombre d’écoles situées dans l’environnement immédiat des locaux.
Quatre écoles et deux collèges en besoin ont été désignés et une bonne partie des travaux est déjà réalisée comme c’est le cas du collège Al Andalouss qui abrite un internat pour 258 filles qui vivaient dans des circonstances lamentables : l’état du sanitaire de l’école était délabré, la plomberie abîmée et surtout il n’y avait pas d’eau chaude !! Aujourd’hui, le collège s’est métamorphosé et offre aux élèves des conditions qui relevaient du miracle, il y a seulement quelques mois. L’école Al-fida ( garçons) fonctionnait avec des fenêtres délabrées tout un étage entier était condamné. Là aussi le changement créa la surprise parmi les parents d’élèves et les habitants qui se sont attelés, dans un esprit de satisfaction, à nettoyer une longue ruelle qui était fermée par les amas d’ordures ménagères et qui est devenue aujourd’hui un passage propre que peuvent traverser même les véhicules.
Ce n’est qu’un début d’un processus qui démontre que tout est possible si le sérieux et la disponibilité des autorités locales se joignent à la mobilisation de la population pour le bien être de la société.

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