Société

Un rêve qui tourne au cauchemar

Août 2001. C’est la période des vacances. L’ambiance bat son plein dans les plages et les campings sauvages. Des moussems sont organisés dans toutes les villes touristiques. Samira, une belle fille de dix-neuf ans, souriante, active, vient de décrocher son baccalauréat. Elle a la tête pleine de projets d’avenir. Elle rêve de décrocher un diplôme supérieur. « C’est le seul moyen pour m’imposer, pour avoir un job… », disait-elle à sa mère qui lui demandait de se trouver un travail le plus tôt possible. Sa mère souhaite que sa fille aînée l’aide, car elle ne peut plus continuer à assumer seule la subsistance de sa famille. Et, depuis le décès de son mari, elle veille à ce que chacun de ses trois enfants ne manque de rien, y compris en matière de vacances.
En ce mois d’août 2001, la mère de Samira décide que la famille partira à El Jadida, pour se divertir sur ses plages et passer quelques jours au moussem de Moulay Abdellah. Samira était pleine de joie à Moulay Abdellah. C’est la première fois qu’elle y va. Une belle ambiance y règne. Tout le monde s’amuse, danse, chante… Les cavaliers de la fantasia poussant leurs chevaux au triple galop, le son effrayant et mythique du tir collectif des cavaliers (la «tbouréda»)… Tout cela contribue au bonheur de Samira. Elle était radieuse et cela se voyait à travers la lueur qui irradiait de ses beaux yeux. Et c’est cette petite lueur qui a percé le coeur de Brahim. Il était, lui aussi, au spectacle de la fantasia, quand il l’a vue pour la première fois. Leurs regards se sont croisés, ainsi -et sans préavis – leurs coeurs.
Ce jeune de vingt-cinq ans, apprenti-commerçant, saisit une occasion pour lui parler. Comme si elle l’attendait ou qu’elle espérait qu’il s’adresse à elle. Le courant est passé naturellement entre les deux jeunes gens. Certes la belle ambiance a également joué son rôle. Est-ce le coup de foudre ? le début d’un grand amour ? Brahim affirme à Samira qu’il est vraiment amoureux d’elle: «Je ne sais pas comment tu es arrivée à posséder mon coeur en un clin d’oeil…je t’aime Samira, vraiment je t’aime…». C’est la première fois qu’elle perçoit de la sincérité dans les paroles d’un homme. Mardi 14 août. Il est 21h. C’est le meilleur moment pour les couples, qui marchent le long de la côte, conversent, chuchotent, la main dans la main. Samira et Brahim en font partie. Ils rêvent d’être ensemble sous un même toit. Ils arrivent à côté de la Mrissa, le petit port, non loin des tentes de leurs familles. Et c’est là que tout bascule en une seconde. Qu’est ce qu’il leur arrive? Il n’y a personne qui peut les sauver. Ils ne sont pas rendus compte que le lieu était désert. Les rêveries et l’état euphorique dans lequels ils nageaient leur ont fait oublier leur destination. Et c’était la catastrophe; quatre jeune hommes les cernent. « Lâche-moi, lâche-moi ! », crie Samira, les yeux pleins de larmes. « Laissez-la tranquille et faites ce que vous voulez de moi, laissez-la, Dieu vous bénisse ! », les supplie Brahim. Mais aucune oreille ne les entend. Trois des quatre lascars maîtrisent aussitôt Brahim, le jettent à terre, le rouent violemment de coups et le délestent d’une gourmette et d’une bague en or, de son blouson en cuir, de ses chaussures et d’une somme de 750 dirhams qu’il avait sur lui.
Samira est entre les mains du quatrième voyous, qui l’empoignent et la prennent à l’écart. C’est horrible ce qu’elle éprouve maintenant. Ses agresseurs se comportent comme s’ils n’avaient pas d’enfants, pas de soeurs, ni de mère. Samira a été violée, déflorée.
Brahim a été ligoté et ses trois bourreaux ont rejoint leur ami à ce festin sexuel. Sans pitié, ils ont violé Samira à tour de rôle et pratiqué sur elle des actes contre-nature. Ils ont pris par la suite la poudre d’escampette. Seulement les éléments de la gendarmerie Royale n’ont pas fermé les yeux jusqu’au moment où ils ont mis, Bouchaïb, M’hamed, Rachid et Al Arbi, hors d’état de nuire. Les limiers de la brigade ont été surpris d’apprendre que chacun des membres du quatuor est père de famille. L’un d’eux, Rachid, a même cinq enfants, dont deux filles.

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