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Une délégation d’Irlande du Nord se rend à Tripoli

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Une délégation d’hommes politiques d’Irlande du Nord s’est rendue en Libye samedi, en vue des pourparlers sur le versement de compensations aux victimes d’attaques de l’IRA, à qui la Libye aurait fourni des explosifs et des armes. Le régime du colonel Mouammar Kadhafi, considéré notamment comme un fournisseur de l’explosif Semtex, utilisé par l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pour des attaques dans les années 1980, a invité la délégation nord-irlandaise de six personnes.
Jeffrey Donaldson, un député du parti unioniste DUP, membre de la délégation, a souligné que des négociations s’étaient déjà tenues mais que ce déplacement à Tripoli permettrait une première rencontre avec des ministres libyens.
Même si aucun accord n’est obtenu, cette visite est considérée comme un progrès alors que Seif Al-Islam, l’un des fils du numéro un libyen, avait prévenu en septembre que Tripoli rejetterait toute demande d’indemnisation des victimes d’attentats de l’IRA, qui auraient été perpétrés à l’aide de matériel fourni par les Libyens.
M. Donaldson a déclaré à la BBC que la délégation nord-irlandaise plaiderait également pour la création «d’un fonds pour la paix et la réconciliation» qui aidera à promouvoir la paix en Irlande du Nord. «Les victimes voient cela comme un pas en avant important, ainsi qu’une reconnaissance du fait que leurs demandes ne doivent pas être oubliées à mesure que les relations anglo-libyennes se développent», ont relevé les avocats des victimes dans un communiqué.
L’IRA et le régime libyen auraient été en contact dès 1972, et la fourniture par Tripoli de Semtex, fabriqué en République tchèque, a permis à l’IRA de réaliser certaines de ses attaques les plus meurtrières.
Les violences entre militants protestants, soutenant la présence britannique en Irlande du Nord et catholiques, qui luttaient pour un rattachement à la république d’Irlande, ont fait plus de 3.500 morts en trois décennies jusqu’aux accords de paix de 1998. L’IRA a renoncé à la violence en 2005.
Rappelons que la Grande-Bretagne a préféré ne pas réclamer de compensations à la Libye pour la mort de Britanniques tués par des explosifs libyens fournis à l’IRA, par crainte de nuire à ses relations avec Tripoli, selon de nouveaux documents rendus publics en septembre dernier par le gouvernement Brown. Les services du Premier ministre ont été contraints de rendre publiques deux lettres de M. Brown, dont l’existence avait été révélée par le «Sunday Times». Ces documents ont soulevé de nouvelles accusations sur la volonté présumée du gouvernement britannique de protéger les contrats commerciaux et pétroliers avec la Libye au détriment du droit et de la justice.

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