Société

Une dispute familiale qui tourne au drame

© D.R

Douar Qréchate Rock, dans la région d’Ouled Si Bouhya, près de Sidi Bennour, province d’El Jadida.
Les liens entre la famille C. et la famille J. ont encouragé L’haj à demander la main de Saïda pour son fils Khalid. L’histoire remonte à quatre ans, la fille était âgée de dix-huit ans et le garçon avait vingt-trois ans. Plein de joie, ce dernier croyait qu’il serait indépendant de son père qui se comporte en maître dans son foyer. Personne ne discute ses ordres. Lui seul ordonne et décide. Et c’est lui, bien sûr, qui a choisi l’épouse de Khalid. En une semaine, le couple se retrouve sous le même toit d’une même chambre dans la maison du père. Ce dernier devient le maître même de Saïda.
Elle non plus ne doit pas discuter ses ordres. Et le mari ne peut en aucun cas contester l’attitude de son père. Il ne peut que supplier sa femme, qui n’arrive pas à croire que son mari donne son salaire à son père, de prendre son mal en patience. Peut-elle vraiment se résoudre à demander à son beau-père quelques dirhams pour acheter une chemise ou pour aller au hammam? Inconcevable. Mais elle doit obtempérer et accepter les restrictions du maître. Personne ne doit s’y opposer. Une année plus tard, elle a donné naissance à une fillette.
Elle a pensé que tout allait changer. Mais en vain. L’hadj est resté toujours le maître dans son foyer et tout ceux qui s’y trouvent sont ses esclaves. Au fil du temps, Saïda a commencé à rencontrer de sérieux problèmes, non seulement avec son beau-père, mais également avec ses deux belles-soeurs, Khadija et Latifa. La vingtaine, ces dernières ne supportaient pas de voir chez elles une fille, presque du même âge, déjà maman et attendant un second bébé. Saïda a accouché d’une deuxième fille. La jalousie a rongé le coeur des deux soeurs de Khalid au point qu’elles n’hésitaient pas à la provoquer. Et Saïda patiente chaque mois, chaque semaine, chaque jour et chaque heure au point que sa patience commence à s’évaporer de temps en temps pour arriver à la ligne rouge le 10 janvier dernier.
Ce jour, Saïda s’est réveillée comme à l’accoutumée vers 6h du matin. Elle a préparé le petit-déjeuner pour la famille. Après quoi, elle s’est apprêtée à préparer le déjeuner.
«Apporte-moi de l’eau», demande-t-elle à sa belle-soeur Khadija.
Cette dernière a refusé. Saïda qui est enceinte de son troisième enfants depuis deux mois, s’est révoltée contre elle et s’est dirigée vers le robinet pour prendre de l’eau. Khadija l’a insultée. D’un mot à l’autre, le torchon a brûlé entre elles.
Et les paroles ont cédé la place aux mains. Le beau-père est intervenu pour les empêcher de se battre. Seulement, son intervention n’était pas neutre. Il a poussé Saïda, lui demandant de s’éloigner de sa fille. Quand elle s’est apprêtée à lui expliquer que c’est Khadija qui l’a provoquée, il l’a giflée violemment au point qu’elle est tombée par terre. Khalid, lui, s’est contenté de regarder la scène.
N’avalant pas cette injustice, Saïda a mis sa djellaba et s’est rendue chez son frère, Saleh, qui demeure pas loin. Elle lui a demandé de l’accompagner vers le centre de la gendarmerie pour déposer plainte. Là, le chef de la brigade lui a expliqué qu’il lui fallait un certificat médical.
En se rendant au Centre de soins de la région, elle a découvert que le corps médical était en grève de quarante-huit heures. À ce moment, elle a demandé à Saleh d’appeler son deuxième frère, Khlifa, pour l’emmener chez sa mère à Sidi Ghanem. En les rejoignant, Khlifa a appris ce qui s’était passé et il l’a encouragée à porter plainte contre sa belle-famille.
Entre-temps, elle lui a demandé de la conduire chez cette dernière pour prendre ses deux filles. En rentrant à la maison, Saleh et sa soeur Saïda ont trouvé devant eux le beau-père et sa fille, des couteaux à la main pour les empêcher de prendre les filles. Seulement, Saleh a sorti, lui aussi un couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements et a donné deux coups fatals à L’hadj et a blessé Khadija.
Khlifa, qui était dehors, a entendu un cri strident et est rentré pour voir ce qui se passait. Surpris par la mort du beau-père, il a demandé à sa soeur et son frère de prendre la fuite. Seulement, ils ont été arrêtés chez leur mère à Sidi Ghanem et traduits devant la Cour d’appel d’El Jadida.

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