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Une grève de 5 jours à l’horizon et 1.300 démissions attendues

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Paralysie dans les hôpitaux publics pendant la 2ème moitié du mois d’août

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Par ce mouvement revendicatif, les grévistes entendent exprimer leur ras-le-bol face aux conditions de travail déplorables dans les hôpitaux publics et le manque de moyens humains et matériels.

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La tension est à son comble entre les médecins du secteur public et le ministère de la santé. En effet, les praticiens sont en colère et comptent mener une grève de 5 jours durant la seconde moitié du mois d’août. Ainsi, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) prévoit une série de grèves nationales les 15, 16, 19, 22 et 23 excepté les services d’urgence et de réanimation.

En attendant que la tutelle se penche sur leur dossier revendicatif et apporte des solutions, cette situation risque de paralyser les hôpitaux publics et les services de santé durant cette période estivale. «Où est le gouvernement marocain face aux revendications du médecin et l’effondrement du système de santé ?», c’est ainsi que s’interroge le syndicat en pointant du doigt l’immobilisme du ministère face aux demandes des professionnels du secteur.

Par ce mouvement revendicatif, les grévistes entendent donc exprimer leur ras-le-bol face aux conditions de travail déplorables dans les hôpitaux publics et le manque de moyens humains et matériels. Ils réclament aussi des équipements et des moyens logistiques nécessaires au traitement des cas urgents.

Les médecins du public jettent l’éponge

Le mal est profond. En témoigne le nombre de démissions des médecins qui devra atteindre plus de 1.300 à fin août 2019. Dans le détail, 306 démissions seront déposées avant la rentrée prochaine et s’ajouteront aux 1.000 démissions collectives déjà enregistrées à ce jour signalant qu’à partir de la rentrée les médecins entameront les démissions à titre individuel, comme le demande le ministère de la santé.

Selon Abdellah Alaoui Mountadar, secrétaire général national du SIMSP, les efforts fournis pour le secteur de santé ne prennent pas en considération l’élément humain estimant que toute réforme ne mettant pas en valeur les moyens humains restera creuse. Le SG du SIMSP revendique l’amélioration des conditions de travail dans les établissements de santé et l’amélioration des conditions d’accueil des citoyens respectant leur dignité et leur droit à la santé conformément à la Constitution.

3 ans d’actions «non-stop» : Le ministère fait la sourde oreille

Depuis trois ans les médecins du public ont entamé plusieurs actions afin de se faire entendre. Plusieurs étapes ont marqué cette période (21 décembre 2015, 26 octobre 2018 et aussi le 24 décembre 2018) aboutissant à chaque fois à la reconnaissance des demandes du dossier revendicatif des médecins grévistes donnant ainsi espoir aux médecins grévistes. Néanmoins, ces demandes sont restées lettre morte, ce qui pousse le syndicat à continuer de mener ses actions.

Selon le SG du SIMSP, ces accords ne contiennent pas d’échéances pour leur application. Les médecins du public réclament des conditions médicales et scientifiques au sein des établissements de santé, l’application de l’indice «509» avec toutes ses indemnités et l’équivalence de leur diplôme de médecin qui est encore considéré comme «Master» et non un «Doctorat». «Il est inconcevable que les médecins qui ont un bac+13 ou un bac+15 touchent un salaire de 8.000 dirhams. D’autant plus que ces médecins travaillent dans des horaires très contraignants», estime Abdellah Alaoui Mountadar signalant par la même occasion les conditions parfois inhumaines de la garde obligatoire que subissent certains médecins seuls dans leur service dans des régions éloignées.

La pénurie des médecins dans les hôpitaux publics annonce la «mort clinique» du secteur

Le Maroc manque cruellement de personnel de santé dans ses hôpitaux publics et les premiers à en pâtir sont les patients. Selon le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), le secteur de santé est dans un état de «mort clinique».

Car malgré les multiples tentatives de dialogue avec le ministère de la santé, les revendications des médecins du public ne semblent pas trouver écho. Ajouter à cela la pénurie du personnel de santé qui n’arrange pas les choses puisque seules quelques dizaines de médecins généralistes ont rejoint la fonction publique cette année sachant que 500 postes budgétaires ont été ouverts sur cette période.

Pour le syndicat, cela signifie que 400 postes ne trouvent pas preneur. Pour ce qui est des médecins spécialisés, le SIMSP précise que cette année compte 200 nouveaux médecins spécialisés seulement, soit le plus faible nombre jamais enregistré pour le secteur estimant que c’est un véritable échec de la tutelle.

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Conflit social : Le boycott continue

Après la semaine de colère organisée du 22 au 28 juillet, les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes affiliés au Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) ne renoncent pas à leur démarche protestataire.

Ils continueront parallèlement à boycotter les campagnes médicales, les prestations administratives, notamment les rapports périodiques, les statistiques à l’exception des maladies à déclaration obligatoire, toutes les attestations à l’exception de celles de naissance ou de décès, ainsi que les réunions et les formations.

Le syndicat boycotte aussi les campagnes chirurgicales qu’il considère aléatoires, qui ne respectent pas les normes médicales et les conditions de sécurité pour le patient. Notons que le ministère s’était engagé à accélérer le versement des indemnités liées à la garde, l’astreinte et la responsabilité, mais aussi à continuer, dans le cadre d’un comité mixte, l’étude d’autres points dont la révision du décret relatif à la garde et l’astreinte et sur une valorisation du statut de la médecine générale

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