Une réunion de travail consacrée à l’examen des projets programmés dans le cadre du plan de coopération transfrontalière entre le Maroc et l’Espagne, tenue mercredi à Tanger, entre les responsables du Conseil régional de Tanger-Tétouan et leurs homologues du Conseil provincial de Cadix, a failli tourner en incident diplomatique. A l’ouverture de cette réunion, qui s’inscrit dans le cadre du programme Interreg III, à laquelle a pris part le président du Conseil provincial de Cadix, Francisco Gonzalez Cabanas, la délégation espagnole a procédé à la projection d’un documentaire espagnol montrant une carte tronquée du Maroc qui n’intégrait pas les régions sahariennes marocaines. Mais suite à la protestation des participants marocains, le responsable espagnol a présenté ses excuses à ses interlocuteurs marocains en déclarant que la projection de cette carte résultait d’une « erreur non intentionnelle due à des facteurs techniques et à l’inattention des personnes en charge de la préparation de ce documentaire, qui se sont basées sur des cartes obsolètes ».
Or, justement, c’est là où cette question revêt une importance particulière. En effet, dans plusieurs pays, y compris ceux qui optent en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc, et avec qui notre pays dispose de relations bilatérales importantes, dans lesquelles sont impliquées les régions sahariennes, l’on constate, dans certaines cartes géographiques sur l’Afrique du Nord, que la partie réservée aux régions sahariennes marocaines ne fait pas partie de l’espace territorial du Maroc.
C’est un problème qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui doit être évoqué par la diplomatie marocaine de manière sérieuse et ferme , puisqu’il porte préjudice à notre cause nationale et laisse la voie ouverte aux séparatistes pour consolider leur propagande hostile au Maroc, dans ces pays.
C’est un travail de longue haleine qui doit commencer par la sensibilisation des différents appareils de communication des Etats et entreprises médiatiques étrangères. Il est, donc, inadmissible de continuer de voir certaines chaînes de télévision, comme Al Jazira, ou des journaux diffusés à grande échelle au Maroc, véhiculer des cartes dites scientifiques sur notre pays, sans ses territoires sahariens ; Ibid pour les ouvrages de géographie et d’histoire dont regorgent nos bibliothèques et librairies. Car, en fin de compte l’incident n’est qu’un aspect rendu visible d’un iceberg qui couve depuis longtemps dans les espaces de production d’images à l’égard du Maroc et de son Histoire.