Société

Une longue lutte contre les ténèbres

© D.R

De prime abord, rien ne différencie Anas Essamari, un petit R’bati de 10 ans établi au Canada, de ses camarades d’école. Il court après le ballon, joue du piano, raconte –et fait – de bonnes blagues. Avec en prime une bonne humeur à toute épreuve. Mais à y regarder de près, Anas jouit pourtant d’une caractéristique dont il se passerait bien. Il a une vision inférieure à 1/10. C’est-à-dire qu’il n’y voit pratiquement pas. Sauf quand il s’agit d’un très gros objet, et dont il n’entr’aperçoit que les contours. De cela, on ne s’est aperçu que bien tard. Mais cela, seul un oeil très averti est susceptible de le remarquer. Car le comportement du petit garçon est tellement «normal» qu’il en arrive à tromper même ses proches, qui en arrivent parfois à oublier son handicap. Un handicap que cet enfant à l’intelligence très vivace combat avec un courage tel qu’il en suscite l’admiration de tous.
Médecins, professeurs, camarades : tout le monde est absolument ébloui des performances et prouesses de ce petit natif de Rabat contre l’obscurité. A tel point que la presse canadienne s’est passionnée pour son cas et lui a accordé de larges espaces. Ainsi, un quotidien montréalais s’extasie sur le fait que cet enfant, qui aurait pu être la proie du noir et de la mobilité réduite, aurait pu se contenter d’une école pour aveugles et de l’apprentissage du Braille. Mais le voilà à 10 ans qui évolue avec courage dans le monde des voyants ! Il faut souligner que le petit Anas s’est très tôt démarqué des enfants de son âge –dont il était quelque peu différent, il faut le souligner -. Un courage et une intelligence hors du commun. Ajouter à cela des capacités mnémoniques phénoménales. Toutefois, dès l’âge de six ans, il était clairement établi que le garçonnet ne pourrait suivre une scolarité normale au Maroc, car aucune structure n’y dispose ni de matériel visuel adéquat, ni de d’enseignants spécialisés. Un gros désespoir chez les Essamari qui a été vite dissipé par l‘intervention d’un mécène au grand coeur qui a pris en charge son déplacement et son établissement au Canada. Et qui continue de suivre les progrès de son petit protégé. Pour l’amour d’Anas, toute la famille a opté pour une nouvelle vie, hors du Royaume. Et depuis qu’il est l’objet de la sollicitude de spécialistes, il enchaîne les progrès, laissant admiratifs tous ceux qui ont l’occasion de le croiser et de le connaître.
Des progrès acquis au prix de longues et dures périodes de travail. Mais aussi grâce au dévouement de Majda et Hafid , ses parents, qui, avant de connaître l’espoir, sont passés par des moments difficiles. Devant la difficulté de se battre seuls, ils ont été les principaux initiateurs d’une association qui a pris contact avec des ONG, qui ont elles-aussi oeuvré de leur côté. Et la persévérance et les dons du petit frère de Bachir, qui glane les excellentes notes à l’école, dont il est l’«Ambassadeur de la paix», a fait le reste. Il faut rappeler qu’il était capable, dès son plus jeune âge, de mémoriser, du premier coup, les espaces dans lesquels il évoluait. C’est-à-dire qu’il repérait et enregistrait très vite les obstacles susceptibles de lui causer des chutes. Et, à l’âge de trois ans, il a été accepté dans une garderie pour enfants normaux. C’est là qu’il a pu donner la pleine mesure à ses talents, puisque bien que ne pouvant pas discerner ce qui était écrit au tableau, il était capable de mémoriser par coeur tout ce qu’il entendait. A côté de cela, Anas utilisait tous ses autres sens, dont l’ouïe, le toucher, qui étaient bien plus développés que ceux de ses petits camarades.

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