Société

Une médisance destructive

L’amour entre Abderrahim et Ghita n’a pas duré longtemps. Ils se sont rencontrés, pour la première fois, il y a dix ans, à leur ville natale, Taounate. Il avait trente-trois ans et elle en avait vingt-quatre. Ils se souviennent toujours de ce premier jour. C’était un moment très agréable pour eux.
«Je n’oublierais jamais ce moment que je considère comme mon jour de naissance… », lui a-t-il déclaré.
Elle s’est contentée de lancer un sourire innocent, qui l’a encouragé à aller plus loin : « J’ai l’intention de me marier avec une “Bent Nasse“ et je souhaite que ce soit toi… ».
Elle lui a lancé un regard semblable à une lueur d’espoir, puis un sourire comme si elle approuvait. Chacun d’eux s’est rendu chez lui avec une belle image de l’autre et un rêve qui orne son sommeil. Le lendemain, ils se sont rencontrés au moment et au lieu prévus. Ils se sont éloignés un peu de la ville pour ne pas attirer l’intention des curieux.
Quelques jours plus tard, ils ont déduit qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.
«Je vais regagner mon job à Laâyoune, mais je reviendrai dans quelques jours pour t’épouser…», lui confie-t-il.
Elle était pleine de joie, très heureuse. Elle souhaitait que les jours s’écoulent aussi vite que les secondes pour retrouver son bien-aimé.
Un mois plus tard. Abderrahim arrive à Taounate, rencontre sa bien-aimée et sa famille. Ils se sont mariés avant de retourner à son boulot. Il rejoint de temps en temps son foyer pour passer quelques jours avec sa femme.
Un premier enfant a égayé son foyer, puis un deuxième. Abderrahim et Ghita font leur possible pour sauvegarder leur foyer. Seulement les curieux ont commencé à mettre le nez dans les affaires du couple.
«Ta femme te trompait quand tu étais à ton boulot», confie un curieux à Abderrahim.
Il retourne à son foyer, s’en prend à sa femme qui clame son innocence. Il ne la croit pas, et ne veut rien entendre. «Ils ne peuvent pas t’accuser sans preuve…Sûrement qu’ils ont remarqué quelque chose…», proteste-t-il.
Depuis, il commence d’une fois à l’autre à faire semblant de partir à son travail. Mais en réalité il restait pour la surveiller. Pourtant, il n’a rien remarqué.
Malheureusement ses soupçons continuent d’exister. Dimanche 6 octobre, Abderrahim rentre chez lui, rejoint sa femme au lit. Ils font l’amour. Elle était heureuse, car les doutes ne hantent plus l’esprit de son mari.
Lundi, 6h du matin. Ils se réveillent, conversent, s’embrassent. Mais en un clin d’oeil, un couteau a été percé dans le ventre de Ghita, puis dans son coeur. Elle rendit l’âme après avoir poussé un cri strident.
« Oui, je l’ai tuée parce qu’elle me trompait », avoue-t-il aux enquêteurs qui viennent l’arrêter.
Quand le fourgon mortuaire évacua le cadavre de Ghita, et que celui de la police a transporté son assassin, Abderrahim, leurs deux enfants se tenaient au seuil de leur domicile, sans savoir ce qui les attendaient.

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