Jeudi dernier, vers 10 heures, H.D, 27 ans, rencontre R. S, né en 1968. Les deux sont sans profession. Ils se connaissent très bien pour avoir partagé de menus larcins et la prison.
Ils soulèvent un vieux litige. Il remonte à 1994, lorsque R.S avait dénoncé H.D pour un vol qualifié. Dénonciation qui l’a conduit derrière les barreaux, pour huit ans. H.D. cherche à tout prix à se venger. Après une petite altercation, les deux malfrats se quittent. Mais chacun se demande comment il va avoir l’autre. La bataille s’annonce dure.
L’un comme l’autre ameute sa bande et réfléchit à la meilleure façon d’avoir l’autre en s’aidant d’alcool et de drogue.
Les deux malfaiteurs ayant écopé des peines de prison pour différents délits ne se soucient plus des conséquences catastrophiques que pourrait engendrer leur duel. Le soir de la même journée, vers 20 heures, H.D, accompagné de deux autres énergumènes, tous armés de couteaux, arrive au domicile de R.S, N° 41, rue 23, Majmouaâ 2, Hay Moulay Rachid. L’habitation de R.S est située au premier étage, alors que le rez-de-chaussée est occupé par un policier qui exerce à la sûreté de Sidi Othmane. Le chef de bande tape fort à la porte du rez-de-chaussée. Et c’est là où tout leur programme est chamboulé. La femme du policier ouvre avec précipitation croyant qu’il s’agit d’un invité qui arrive en retard sans aviser la famille de son voyage. Un élément du groupe armé la descend par terre, au moment où les autres pénètrent à l’intérieur de la maison. Le policier, qui regarde la télévision dans sa chambre à coucher n’arrive pas à comprendre de quoi il s’agit. Il saute sur son arme et tire en l’air pour sommation. En ce moment le renfort des criminels arrive. Six personnes envahissent la maison. Le policier est devant un dilemme: mourir ou blesser les gangsters. Finalement il a opté intelligemment pour le deuxième choix. Ainsi, il a blessé trois membres de la bande. Et lorsque ces derniers tombèrent par terre, les autres prirent le large, croyant que leurs compagnons sont décédés et que l’affaire serait close. Les éléments de la police se sont dépêchés sur place et les blessés sont évacués aux urgences de l’hôpital de Sidi Othmane. Les investigations de la police ont permis, en moins de vingt-quatre heures, de dévoiler les motifs de cette agression et d’arrêter l’ensemble des criminels impliqués, directement ou indirectement. Ainsi, sept personnes ont été déférées devant la justice pour tentative d’homicide volontaire.