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Valorisation de l’apport des femmes pour les processus de paix et de développement

© D.R

«Sans une défense de la participation des femmes dans le processus de paix, on ne peut aboutir à un développement durable». Les propos de Leila Rhiwi, représentante du bureau multi-pays d’ONU femmes pour le Maghreb, mercredi à Rabat, lors de la 1ère session de la 1ère conférence sur «Femmes, paix, sécurité et développement», sont judicieux à plus d’un titre. Ils le sont de par l’apport des femmes pour différents domaines. D’où l’intérêt d’impliquer celles-ci davantage dans les processus de paix et de développement. L’idée véhiculée par Mme Rhiwi, ayant conduit des chiffres, est partagée par l’ensemble des intervenants à l’événement qui se sont, à leur tour, appuyés sur des statistiques.

Données chiffrées

Selon la représentante du bureau multi-pays d’ONU femmes pour le Maghreb, qui prend appui sur un rapport mondial remontant à l’année dernière, moins de 1% des fonds alloués à la réforme de la justice est consacré à la promotion de la parité. A son tour, la ministre déléguée des affaires étrangères et de la coopération, Mbarka Bouaida, évoque un chiffre alarmant. «Seulement 3% des femmes ont des postes d’autorité à travers le monde», précise-t-elle. Pour sa part, la secrétaire générale adjointe de l’Union pour la Méditerranée, Delphine Borione, met l’accent sur l’apport économique des femmes. «90% des femmes investissent leurs revenus dans la famille. En Europe, les femmes ont une participation économique de 50 et de 25%  au sud de la Méditerranée», précise-t-elle en s’appuyant sur un rapport de la Banque mondiale. «Le PIB de ces pays de la région méditerranéenne augmenterait de 25 à 40% si les femmes avaient leur place dans le processus économique», enchaîne Mme Borione en rappelant que la région méditerranéenne a non seulement des problèmes mais aussi des opportunités. «Les femmes et les jeunes sont des opportunités», souligne-t-elle. Ceci étant, l’ensemble des intervenants ont été unanimes à consolider le rôle des femmes dans le processus de développement et la paix à travers des mécanismes de taille.

Un think tank dédié aux femmes

L’idée de la création de cette structure est soufflée par Mme Bouaida lors de son intervention en ouverture de l’événement. Une initiative appréciée par Margot Wallstrom, ministre déléguée des affaires étrangères de Suède. «Notre idée est d’arriver à créer un réseau en Suède», avance Mme Wallstrom qui estime que les femmes amènent une situation de sécurité durable. «Les femmes doivent être impliquées dans le processus de paix», enchaîne la ministre suédoise. La ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement de la République du Congo abonde dans le même sens. «Dans une Afrique en mutation, il s’agit de consolider le rôle des femmes dans la résolution pacifique des conflits. Hélas, en Afrique comme ailleurs, la visibilité des femmes est faible», martèle Inès Bertille Nefer Ingani.

L’apport de l’ONU femmes

«L’ONU femmes cherche à continuer son partenariat avec le Maroc pour mener à bien les résultats de cette conférence», indique Nahla Valji, cheffe adjointe de la section paix et sécurité de l’ONU femmes. «Je suis convaincue que cet événement nous permettra de travailler pour concevoir des actions communes pour les femmes dans les actions de paix», rassure, pour sa part, Carolina Darias San Sebastian. Selon la présidente du Parlement des îles Canaries, ces îles constituent un pont entre l’Afrique et l’Europe pour défendre les intérêts africains dans le continent européen et vice versa.

Pour rappel, cet événement qui coïncide avec la 15ème année de l’adoption de la résolution 13-25 du Conseil de sécurité de l’ONU est censé être couronné par des recommandations. «Cette conférence est non seulement destinée à mener des discussions mais aussi des recommandations. L’objectif étant de continuer le dialogue et apporter des changements censés aboutir à une vision plus précise sur la promotion de la paix par les femmes. Ceci ne serait possible si les femmes n’ont pas d’autorité», conclut Mme Bouaida.

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