Société

Viol collectif et rapt à Settat

© D.R

Elles sont deux sœurs. La première, âgée de quinze ans, est l’aînée de trois ans de la seconde. Aucune d’elles n’a jamais mis les pieds à l’école. Elles n’ont jamais pensé à y aller, bien qu’elles remarquaient les voisines qui s’y rendaient pour apprendre à lire et à écrire. Pourquoi ? D’abord l’analphabétisme des parents et ensuite leur indigence qui ne leur permettait pas de leur payer fournitures scolaires et nouveaux vêtements. Seul, le père se débattait pour leur procurer les quelques sous qui leur permettaient de survivre. Plus les deux filles grandissaient, plus leurs besoins se développaient et moins le père ne pouvait les satisfaire. Quelle est la solution ? Les deux parents ont longtemps réfléchi avant de prendre une décision. Une décision qui semble sans recours puisqu’ils sont convaincus qu’ils ne peuvent rien pour leurs deux filles, sauf les impliquer dans leurs souffrances quotidiennes pour avoir le minimum vital. Les deux parents ont décidé d’encourager leurs deux filles à trouver un emploi. Que peuvent faire deux filles, mineures, pour participer à la subsistance de la famille, alors qu’elles n’ont jamais franchi le seuil de leur maison ? Où doivent-elles aller pour en chercher ? À Ben Guerir ? Que vont-elles y faire ? «Il faut chercher un travail ailleurs, à Marrakech, par exemple», leur a dit leur mère qui n’arrivait à prononcer que difficilement ces quelques mots. «Non, non, c’est à Settat que vous pouvez trouver du travail…Il faut y aller …Je connais plusieurs personnes qui y ont envoyé leurs filles pour travailler chez des familles aisées», affirme leur père.
Les deux filles n’avaient aucun mot à dire. Elles ne pouvaient
qu’écouter leurs parents et obéir à leur volonté. Elles avaient également entendu parler de ces voisines qui avaient rejoint des familles notamment à Casablanca pour travailler. Certes, quand les deux sœurs ont entendu la décision de leurs parents, elles n’ont pas fermé l’œil de toute la nuit. Elles échangeait des regards sans s’adresser la parole. Elles ignoraient tout du monde auquel elles allaient être confrontées. Elles avaient entendu parler de Settat, Casablanca, Marrakech et d’autres villes, mais elles n’y étaient jamais allées.
Le lendemain, leur père leur a donné l’argent nécessaire pour voyager à Settat. Chez qui ?
«Vous devrez chercher comme tous les autres qui cherchent un emploi…Il y a des gens qui partent en Europe sans y avoir de famille, alors que vous n’allez qu’à Settat, qui n’est qu’à quelques kilomètres», leur dit leur père qui ne semble pas trop inquiet de leur sort. Il semblait être convaincu qu’elles trouveraient du travail dès qu’elles descendraient de l’autocar. Il les a accompagnées jusqu’au véhicule qui allait les emmener à Settat. Leur mère se contentait de contenir ses larmes jusqu’au moment où elles sont sorties. Elle les a couvertes d’étreintes et d’embrassades, au point qu’elles ont fondu, toutes les trois, en larmes.
Les deux sœurs ont pris l’autocar et en sont descendues à Settat. C’est le «graisseur» qui les a avisées de leur arrivée. En descendant, les deux sœurs ne savaient pas quelle destination prendre. Quand elles sont sorties de la gare routière, elles sont restées figées, sur place, sans bouger. Où pouvaient-elles aller ? Elles sont restées debout comme si elles attendaient quelqu’un. Entre-temps, deux jeunes hommes qui passaient devant la gare routière les ont remarquées, se sont présentés à elles et leur ont proposé de les aider à porter leur unique sacoche. L’aînée des deux sœurs leur a expliqué qu’elles sont venues pour chercher un emploi et qu’elles ne savaient rien de cette ville. Les deux jeunes hommes lui ont demandé de les accompagner. Les deux sœurs n’avaient d’autre choix que de les suivre. En arrivant à hauteur d’un terrain vague, les deux jeunes ont obligé les deux filles de relever leurs jupes. Les deux sœurs ont fondu en larmes. Mais, sans pitié les deux jeunes hommes les ont violentées jusqu’à ce qu’elles obtempèrent. Entre-temps, cinq autre jeunes hommes sont arrivés au même coin. Et ils ont rejoint les deux premiers pour participer au viol des deux pauvres sœurs. Après quoi, les sept violeurs les ont conduites chez une mère maquerelle pour lui demander de les garder chez elle. La patronne a accepté l’offre dans l’intention de présenter les deux mineures à des clients. Seulement, elles sont arrivées à s’enfuir. Alertés, les jeunes violeurs se sont lancés à leurs trousses et les ont retrouvées. Ils ont tenté de les conduire une fois encore chez la patronne. Seulement, des policiers qui effectuaient une ronde routinière les ont remarqués et se sont lancés sur eux pour les mettre hors d’état de nuire. Cependant, ils ne sont arrivés à arrêter que trois des sept voyous. Les quatre autres ont pris la poudre d’escampettes en prenant avec eux la sœur aînée. Les enquêteurs les cherchent pour les arrêter et sauver la seconde sœur.

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