Société

Violée par son cousin

Elle ne conçoit pas de vivre sous le même toit que son violeur. Sans nul doute, les horribles images de ce jeudi noir vont lui hanter l’esprit au point qu’elle ne pourra plus fermer les yeux. Sans attendre que le président de la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès lui répète sa question concernant la question de son mariage avec le mis en cause, elle a lancé une série de “non“ successifs. Elle n’y a jamais songé. Le président la provoque pour qu’elle confirme sa réponse. Seulement, elle n’y parvient pas. Les paroles cèdent la place aux larmes. Le président tente de l’apaiser. En vain. Sa mère, qui se tient près d’elle, tente de la consoler en la serrant dans ses bras, pour la calmer et la tranquilliser. Le président qui lui a demandé de penser à son futur enfant a tenté une fois encore de lui demander de confirmer sa réponse à la Cour. “Je ne peux pas me marier avec lui“. Elle était franche cette fois. Le président lui demande de retourner à sa place. Elle essuie ses larmes, fait demi-tour et se dirige vers sa place à pas lents. Sa mère la suit. Elle commence à entendre le réquisitoire du représentant du ministère public et la plaidoirie de l’avocat de la défense. Elle s’appelle Mariem, dix-sept ans. Les larmes coulent encore en cascade de ses yeux. Mariem se souvient encore de ce « jeudi noir » de sa vie dans son douar, à Taounate. Ses parents étaient absents, ce jour-là. Ils étaient allés depuis le matin au souk hebdomadaire. Ils l’ont laissée seule. Elle devait se charger de la lessive. Dix heures du matin. Le douar est presque désert. Il n’y a là que quelques enfants et quelques personnes âgées. Tout le monde est au souk. Mariem entend quelqu’un l’appeler. Elle ouvre la porte, se trouve devant une fillette du douar. Elle lui demande de se rendre chez Nejma, sa cousine. Mariem croyait que celle-ci était également au souk. Mais loin de là, lui explique la fillette, âgée de 8 ans. Mariem lui dit qu’elle la rejoindrait une fois qu’elle aurait fini la lessive. Effectivement, elle sort de chez elle quelques minutes plus tard, prend le chemin à destination de chez sa cousine.
En y arrivant, elle frappe à la porte. C’est son cousin, Ahmed, 20 ans, qui lui ouvre. “Entre, entre !, Nejma est dans sa chambre“, lui dit-il. Meriem entre, marche jusqu’à la chambre de sa cousine. En y rentrant, elle n’y trouve personne. Elle retourne vers son cousin, lui demande où est Nejma. Sans lui répondre, il la pousse à l’intérieur, lui explique qu’il remplace Nejma. Perturbée, Mariem lui demande de la laisser tranquille. “je t’aime et je veux passer quelques moments avec toi“, lui explique-t-il. Mariem tente de s’enfuir. La porte est verrouillée. Il la saisit par le bras, la tire vers la chambre, la gifle, lui ligote les mains, la bâillonne avec un chiffon, lui ôte ses vêtements, se déshabille et la viole. Bouche fermée, elle sanglote d’impuissance et de douleur. Une fois son désir satisfait, il s’est assis. Ses larmes coulent en cascade. Quelques minutes plus tard, il la viole une seconde fois et la relâche par la suite dans un état lamentable. Mariem retourne chez elle vers quinze heures. Une heure et demie plus tard, ses parents arrivent. Sa mère remarque son état pitoyable, lui demande ce qui lui est arrivé. Elle lui relate sa mésaventure. Hors d’elle, la mère se rend chez sa soeur, lui demande de trouver une solution à sa fille. Elle lui propose qu’ils se marient. Seulement Mariem refuse. Sa mère tente en vain de la convaincre.
Deux mois plus tard, Mariem semble enceinte. Sa mère lui demande à maintes reprises d’accepter le mariage, de ne pas élever son futur enfant sans la présence de son père. Il semble qu’elle ne peut pas. Les images horribles de son viol lui hantent l’esprit à tout moment, au point qu’elle n’arrive plus à regarder ni son cousin, ni sa famille. Devant la Cour, le mis en cause a reconnu avoir violé Mariem à deux reprises. Le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre Ahmed. Pour sa part, l’avocat de la défense a requis de faire bénéficier son client des circonstances atténuantes. Après délibérations, il a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle.

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