Société

Violences à l’égard des femmes: Aucune protection pour les victimes

© D.R

Le Maroc, à l’instar de la communauté internationale, a célébré mercredi la journée mondiale  pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle au niveau mondial. Au Maroc, les derniers chiffres remontent à 2009 et figurent dans l’enquête nationale sur la prévalence de violence à l’égard  des femmes du Haut commissariat au plan (HCP). Rappelons que cette étude avait révélé que sur une population de 9,5 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans, près de 6 millions ont subi un acte de violence. Avec une prévalence de 35,3%, 3,4 millions de femmes ont subi un acte de violence physique  depuis l’âge de 18 ans.

Ces dernières années, le Maroc a enregistré des avancées importantes en matière de lutte contre les violences faites aux femmes mais pour les associations de défense des droits des femmes il reste encore beaucoup à faire. Celles-ci estiment que les droits des Marocaines sont toujours bafoués. Elles continuent d’être victimes de discriminations en tout genre. Quant au projet de loi sur les violences faites aux femmes, les associations féminines avaient critiqué à plusieurs reprises son contenu, notamment en ce qui concerne  la criminalisation des actes de violence, les sanctions, les mesures procédurales, les problématiques relatives à l’évitement de la sanction, les mécanismes de prise en charge des femmes victimes de violence et la prévention contre la violence.

S’agissant des sanctions prévues dans la nouvelle loi, les associations avaient signalé l’absence totale de sanctions fondées sur le genre, ainsi que celle des peines alternatives. En outre, la politique de durcissement de sanctions adoptée par le projet ne tient pas compte des crimes à caractère financier comme l’escroquerie, le vol et l’abus de confiance entre époux.

De son côté, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait présenté son mémorandum relatif au projet de loi. Dans son document, le CNDH avait recommandé de réprimer et de sanctionner les actes intentionnels de violences  à l’égard des femmes et filles perpétrés y compris par les conjoints. Le Conseil avait  proposé des sanctions plus sévères pour le viol  commis sur une personne mineure, incapable, handicapée,  sur une personne connue par ses facultés mentales faibles, sur une femme enceinte, ainsi que le viol par le conjoint de la victime.

Il estime urgent d’amender les dispositions du code de la famille pour interdire le mariage des mineurs de moins de 18 ans révolus. Tout acte visant à forcer un adulte ou un enfant de moins de 18 ans révolus à contracter un mariage doit être sanctionné et ce tout en consacrant la responsabilité civile des personnes complices dans la planification ou l’exécution du mariage.
Par ailleurs, le CNDH avait  prévu plusieurs mesures pour garantir les droits des victimes et des témoins dans les procédures d’enquêtes et de poursuites.

En attendant, il n’existe aucune loi qui protège et pénalise, selon les standards internationaux, toute violence physique et psychologique infligée à une femme.

L’orange pour symboliser un avenir meilleur

Débutant le 25 novembre, la campagne 16 jours d’activisme contre la violence sexiste, qui se clôturera le 10 décembre, vise à sensibiliser et à mobiliser les populations dans le monde entier pour changer la condition des femmes survivantes de la violence. Cette année, la campagne «Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes» du Secrétaire général des Nations Unies   invite les habitants du monde entier à «oranger le monde» en utilisant la couleur désignée par la campagne, symbole d’un avenir meilleur où la violence n’a plus sa place.

Plusieurs évènements «orange» sont prévus dans plus de 70 pays autour du monde avant le commencement de la campagne et au cours des 16 jours dont : l’illumination en orange de grands sites comme les chutes du Niagara (Canada/États-Unis), le bâtiment de la Commission européenne (Belgique), les ruines archéologiques de Pétra (Jordanie), la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro (Brésil) et le Palais de Justice en République démocratique du Congo.

 

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