Société

Voie publique : Retour de l’anarchie

© D.R

La scène est presque la même dans les grands quartiers populaires et populeux. Un afflux massif de marchands ambulants est observé depuis quelques mois, tandis que les autorités locales ne semblent pas concernées par cet état de choses. Au Hay Mohammadi l’occupation de l’espace public par les marchands ambulants est surdimensionnée.
Aux alentours de la Kissaria et la grande mosquée Mohammed V, plusieurs centaines de marchands et des centaines de millions de centimes de marchandises circulent au quotidien. La circulation est pratiquement impossible sur la deuxième tranche du boulevard C à pied comme en voiture ou en bicyclette. Avec les dizaines de bus et de taxis collectifs qui s’arrêtent n’importe où, le tableau n’est que plus repoussant.
Les marchands dits ambulants, ne le sont pas. Car en réalité ils s’installent chaque jour à la même place s’appropriant ainsi une partie de la chaussée, devenant de facto indélogeables en raison de leurs arrangements tantôt avec la commune tantôt avec les arrondissements. La fameuse campagne de lutte contre l’occupation illégale du domaine public durant l’année 2002, et la libération des trottoirs envahis pendant longtemps par les tables de cafés, et les différents matériaux et marchandises débordant des boutiques, paraît si lointaine. Comme si elle n’a jamais eu lieu. Pourtant, durant quelques mois, le soulagement qui en résultait se lisait sur les traits de la population locale.
Seules les patrouilles de police parcouraient les allées, jadis occupées par les stocks de marchandises, les déchets et les débris de papier et de tissu éparpillés un peu partout. Au niveau du boulevard Foum Lahcen, la vue devient impossible à plus d’une cinquantaine de mètres. La ruelle jonchant le bidonville à côté de Hay Saïda, est parsemée de montagnes d’immondices que la nouvelle société chargée de la collecte est incapable de nettoyer jusqu’à nos jours malgré ses camions flambant neufs et les gilets fluorescents portés fièrement par ses employés. Les centaines de marchands de légumes et fruits avec leurs charrettes et leurs bourricots occupent au vrai sens du terme l’ancienne route des carrières «Chabbou».
Certains carrosses sont utilisés le soir comme un abri pour les délinquants qui se mêlent aux marchands ambulants pour se droguer et s’enivrer avec tout ce que cette situation provoque comme bagarres et anarchie. L’autorité doit être de nouveau présente dans la ville avant qu’il ne soit trop tard. Objectif, veiller au respect de la loi et des droits des citoyens. Certes, il y aura des retombées négatives côté social, étant donné que les marchands ambulants se retrouveront sans source de vie à cause de l’arrêt de leurs activités, mais l’évacuation de la voie publique passe avant tout car elle permet à la ville de mieux respirer. Sans parler de la perspective de la mondialisation et de l’entrée en vigueur des accords de libre-échange. Ce qui n’empêche pas les autorités locales d’organiser ce métier de marchand ambulant en leur réservant des espaces fixes, comme se plaisent à le répéter les élus lors de leurs campagnes avant de s’éclipser jusqu’aux échéances suivantes. Les responsables locaux se distinguent par ce qu’ils montrent et se ressemblent par ce qu’ils cachent. D’un autre côté, avoir l’esprit ouvert n’est pas l’avoir béant à toutes les sottises.

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