Société

Zahra Rachiq, femme d’action

Une anecdote. L’heure fatidique pour passer un concours arrivait, juste le temps de déposer mon bébé chez ma mère. Ce stress constant est le lot de bien des femmes mariées, faisant des études une priorité. « Le champ des études reste le seul domaine où il y a égalité. Dans les études, aucun prétexte n’est valable, même la maternité », explique Zahra Rachiq.
Cette r’bati, née un 15 juin 1950, a toujours été encouragée par un entourage familial qui s’occupait de l’enfant dès son plus bas âge. Aussi quand on parle de conciliation entre les études, ensuite le travail et le rôle de mère, la réponse est claire. Pour Zahra Rachiq, c’est une question d’organisation et de choix. « Lorsqu’on s’attache à quelque chose, on fait tout pour que ça marche », précise-t-elle. Une dizaine d’années à la tête de la division financière et administrative au ministère de l’agriculture, elle a occupé ensuite le poste de secrétaire générale à l’école nationale de l’administration (ENA). « Les difficultés rencontrées dans l’administration ressemblent à celles de la sphère politique », souligne-t-elle. Et elle continue : « une femme dans ces milieux doit travailler trois fois plus qu’un homme pour pouvoir se maintenir à sa fonction. Elle n’a pas droit à l’erreur».
Toujours derrière le patron, la femme n’a pas droit à la reconnaissance, malgré le poids des concessions qu’elle fait. Et elle raconte : « mon patron subissait des pressions, quand il admettait mes orientations et les initiatives que je faisais, il m’avouait que cela lui coûtait cher, mais ajoutait-il, je ne faisais pas attention aux mauvaises langues ». Alors est venu le moment de transformer la division en direction, les tensions deviennent plus acerbes. Une femme superviseur ! Ce qui permet à Zahra Rachiq de conclure : « tout changement en faveur de la femme ne peut intervenir que sur le champ politique ». Avec un groupe de femmes, elle a adhéré au Mouvement Populaire.
Motivée en cela par les objectifs et les valeurs, dit-elle, du parti, comme la justice sociale et l’embrigadement de toutes les couches sociales. D’où la création d’une cellule de travail qui porte sur les programmes, les élections et la valorisation du parti. Sur le plan politique : « nous avons été les premières femmes ayant dit oui pour le quota ». Et elle ne manque pas rappeler : « Si ce système a été adopté au niveau de la chambre des Conseillers, pourquoi pas chez les femmes. C’est un passage à la démocratie ». Elle résume la situation en remarquant : «c’est une mesure exceptionnelle transitoire qui va ouvrir d’autres voies». Elle relève que les citoyens ne sont pas préparés à la valeur des élections. Les femmes restent sous tutelle masculine et même le choix de vote est dirigé par les maris, pères et frères. Et c’est l’indépendance économique qui contribuera certainement à modifier ces facteurs.
Des situations qu’elle qualifie de «violence politique» l’ont poussé à investir par la grande porte le champ associatif. Lasse des manipulations masculines qui visent à mettre les femmes dos-à-dos, elle devient présidente de l’association Femme Action. «Mes deux activités politique et associative se complètent. «Ce qui est difficilement réalisable sur le terrain politique». La structure qu’elle préside a en effet pour objet l’intégration de la fille et de la femme dans le processus de développement local et général. Mission difficile mais pas impossible.

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