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Zineb Zaki: «Pas moins de 60% des artisans travaillent dans l’informel»

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Entretien avec Zineb Zaki, directrice de «M3alem.com»

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A fin 2015, plus de 1.023 artisans ont bénéficié des ateliers de sensibilisation et de formation des «m3almiya», dans différents domaines. Et plus de 100 «m3alems» ont bénéficié de notre accompagnement dans la création d’activités génératrices de revenus.
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ALM: Vous venez de signer une convention cadre de partenariat avec le département de la formation professionnelle. Sur quoi porte-t-elle ?

Zineb Zaki: La convention cadre signée le 29 juillet dernier deverait permettre aux lauréats et futurs lauréats des établissements de la formation professionnelle de pouvoir profiter des différents services de la plate-forme «m3alem.com». Il s’agit d’une plate-forme qui englobe les artisans de productions ainsi que ceux de service. Actuellement nous avons plus de 40.000 artisans inscrits sur la plate-forme et nous ambitionnons d’atteindre 150.000 adhérents d’ici fin 2017. Le but principal est d’accompagner ces jeunes professionnels dans leur insertion dans la vie active. Pour ces détenteurs de métiers, le site internet leur permettra d’être mis en relation avec les entreprises ou clients directement. Et aussi de les soutenir pour la création de leur propre entreprise. Ce qui est important à noter, c’est que nous ne jouons pas uniquement le rôle de médiateur. Nous assurons également l’accompagnement économique, social et aussi culturel des jeunes «m3almiya». En gros, à part la visibilité sur le Net, la plate-forme procure différents services qui rentrent dans le cadre du coaching et consulting.

Comment est né «m3alem.com»?

La création en 2009 a émané d’une demande des m3alems, qui avaient beaucoup de mal à commercialiser leurs produits et leurs services. Actuellement, on peut dire que 90% des Marocains utilisent Internet, ce qui a fait penser à créer une plate-forme qui permettrait d’exposer leurs prestations, de manière fluide. La plate-forme a été mise à jour à plusieurs reprises dépendant du besoin  et de la demande. La version en ligne actuellement date de 2014. Nous avons directement démarré avec la plate-forme sur le Net, le contact permanent avec les m3alems a permis l’évolution du site de manière progressive selon les obstacles qu’ils rencontraient durant leurs activités pour commercialiser leurs produits et services. A fin 2015,  plus de 1.023 artisans ont bénéficié des ateliers de sensibilisation et de formation des «m3almiya», dans différents domaines. Et plus de 100 «m3alems» ont bénéficié de notre accompagnement dans la création d’activités génératrices de revenus.

M3ALEM

Depuis la création de «m3alem.com» en 2009, la situation des «m3almiya» au Maroc aurait-elle subi des changements ?

Il est important de préciser que le nom de «m3alem» ne représente pas uniquement les artisans traditionnels. Se référant au sens en arabe dialectal, «M3alem» représente toute personne professionnelle dans un métier précis et spécialisé. Donc, les «m3almiya» existent dans plusieurs secteurs. Sur la plate-forme, nous mettons à jour les rubriques au fur et à mesure, selon la demande et le besoin. Cela va d’un agent de sécurité aux auxiliaires qui aident des personnes âgées, en passant par les décorateurs d’intérieur, ou même les spécialistes en forage des puits. Le but aujourd’hui est de contribuer à l’organisation et la structuration du travail des «m3alem» et formaliser le travail de ces professionnels particuliers. D’après nos constats, les travailleurs particuliers au Maroc constituent plus de 60% de l’ensemble des artisans. Le reste est représenté par les coopératives, les associations, et les groupements d’intérêt économique. Ces artisans particuliers travaillent pratiquement tous dans l’informel.

Que faites-vous pour formaliser ces corps de métier ?

Le but de la création de la plate forme est justement de répondre à la demande et aux besoins des artisans, surtout de rendre et de formaliser leur activité. Pour ce faire, nous avons été les premiers à promouvoir le statut d’auto-entrepreneur au Maroc. Cela a nécessité de mettre en place une stratégie d’accompagnement et de formation à ces artisans, afin de les aider à commercialiser leurs produits et services de manière fluide et rentable.

Comment comptez-vous aider ces jeunes dans leur insertion dans la vie active ?

Nous avons cinq services auxquels ils auront accès depuis le site «m3alem.ma» et «m3alem.com». Le premier est une carte bancaire dédiée à ces artisans «carte m3alem», qui facilite les transactions financières de cette catégorie professionnelle.
Le deuxième service concerne les partenariats que nous avons conclus avec les fournisseurs et les entreprises. Ces partenariats permettent à ces professionnels particuliers de pouvoir bénéficier d’un certain nombre d’avantages, comme les réductions de prix quand il s’agit de fournisseurs, des traitements spéciaux, ou même des assurances. Chaque partenaire propose des avantages selon ses propres dispositifs. Le troisième service concerne l’accompagnement des artisans dans la création d’activité génératrice de revenus. Et surtout de les forger afin qu’ils puissent piloter leurs propres projets. D’autres nous sollicitent pour devenir employés, comme pour le bâtiment et le textile par exemple. Ce qui permet d’augmenter l’employabilité de cette population. Avant de répondre à toutes ces demandes, nous leur procurons des séminaires,  des formations et des ateliers de sensibilisation pour qu’ils puissent acquérir des compétences compatibles avec la demande du marché.

Propos recueillis par
Maryem Laftouty
(Journaliste stagiaire)

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