Société

Zouita : Le découpeur de cadavres

Le commissaire principal semble plus paisible et moins anxieux que durant ces derniers jours. La raison est de taille. Le recoupement des morceaux du puzzle des cadavres retrouvés découpés arrive presque à terme. C’est bel et bien Mohamed Zouita, l’auteur des deux crimes horribles ; celui de la Gironde et celui de Maârif.
Sur cette conclusion, les enquêteurs sont formels. Une fois dans la morgue, les quelques parties d’un visage humain, découvertes mardi dernier (un nez, des lèvres et des mâchoires), ont retrouvé leur propriétaire. Il s’agit de l’homme retrouvé défiguré et dont les bouts des doigts ont été coupés, histoire d’éviter coûte que coûte à la police de reconnaître la victime.
Le rapprochement entre le démembrement des deux cadavres et la prolifération des séries télévisées des tueurs en série et des psychopathes traqués par le FBI serait logiquement tentant. Sauf que le profil de Mohamed Zouita, le concierge coupable qui s’est suicidé est incompatible avec cette donne. Il y a seulement cinq ou six ans que cet homme de 35 ans, natif d’Ait Imour dans la région de Marrakech, s’est déplacé vers Casablanca pour y travailler. Sa relation avec la femme retrouvée découpée dans des cartons ne fait plus aucun doute. Elle s’appellait Saâdia Naderi, âgée de 40 ans. Juste après la découverte de son corps démembré, sa soeur l’avait immédiatement identifié à travers quelques marques indélébiles sur différentes parties du cadavre.
La victime n’avait en effet plus donné de signe de vie depuis la découverte macabre. Et c’est là où les enquêteurs ont su que Saâdia avait une relation avec un concierge, et que ce dernier était colérique. Il la cognait souvent. Il s’est avéré également que Saâdia était enceinte et qu’elle avait eu un enfant, mais on ne sait pas si cet enfant provenait de sa relation avec Zouita ou d’ailleurs. Comme on ne sait pas non plus si c’est cette affaire d’enfant qui était derrière le crime. Cependant, les investigations de la police judiciaire ont aidé à dresser un peu les contours de la personnalité du dénommé Zouita. Un personnage plutôt normal, mais qui manifestait de temps en temps une attitude agressive, cachée derrière son retranchement et un minimum de fréquentations.
Néanmoins, la police affirme que malgré cette nette progression dans l’affaire des crimes non-élucidés, l’enquête est toujours en cours. Car pour le moment, aucun indice n’a démontré un lien entre les deux crimes de Zouita le concierge et celui de Hay Hassani. Résultat : le stand-by s’impose. Les services de sécurité, notamment la police judiciaire sont toujours sur le qui-vive pour aller au fond du problème. Il faut dire que la médiatisation de ces crimes a frappé les esprits en profondeur.
Les langues se délient et colportent à tort et à travers des scénarios dignes d’un thriller à l’américaine, et avec la conjoncture internationale actuelle les citoyens sont à la merci de toutes les désinformations et les mauvaises interprétations possibles. Ce qui ne facilite guère la tâche des enquêteurs. En tout cas, les opérations de ratissage et les campagnes d’assainissement sont toujours en cours, et l’enquête sur cette affaire n’est pas terminée.

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